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Madagascar: un «Colisée» dans le palais de la reine, le Conseil d’Etat saisi

A Madagascar, les contestations concernant la construction d’un « colisée » dans l’enceinte du Rova, le palais de la Reine, continuent. Douze associations ont déposé des requêtes auprès du Conseil d’Etat pour demander, notamment, l’arrêt de la construction de cet amphithéatre en béton. D’une capacité de 400 places, il doit accueillir des représentations populaires et culturelles sur l’histoire du pays. Pour ces associations, cette arène de style romain n’a pas sa place à côté du palais de la Reine, un lieu historique et sacré situé sur les hauteurs de la capitale.

avec notre correspondante à Antananarivo, Laetitia Bezain

Organisations engagées dans la défense du patrimoine et de la culture malgache, ONG qui militent pour la bonne gouvernance ou encore associations de descendants de la royauté ont saisi le Conseil d’Etat. Elles demandent dans leur première requête l’annulation du permis de construire du « colisée ».

Plusieurs lettres ont aussi été adressées au président de la République explique Ndriana Rabarioelina l’un des requérants et descendant du Roi Andrianjaka. « Nous n’avons pas eu de réponses. C’est pour cela que nous avons décidé de faire des requêtes au niveau du Conseil d’Etat. Notre objectif c’est l’arrêt des travaux en cours et puis la démolition de ce colisée, pour des raisons historiques. Ce site a été créé entre le 13e et 19e siècles. C’est un site sacré, royal, avec des vestiges, des tombeaux et palais royaux qu’il ne faut pas dénaturer. Nous avons aussi saisi des institutions internationales pour interpeller le président de la République malgache pour qu’il déplace ce colisée dans un autre endroit et nous sommes sûrs qu’il sera déplacé soit pendant son mandat, soit après son mandat. »

Plusieurs lois n’ont pas été respectées par l’Etat indique Maître Raobena Andrianjakarivony, l’un des avocats des associations. « Les biens du patrimoine national ne doivent pas être modifiés selon une ordonnance de 1982 qui établit une protection. Le plateau du Rova est classé parmi les biens du patrimoine national et la construction du colisée a été faite sur des vestiges qui ont été complètement détruits. Il y aussi le fait que la commune d’Antananarivo a déjà interdit toute construction sur cette partie de la ville à cause des éboulements et des érosions causées par la pluie. »

Deux autres requêtes demandant l’annulation du décret de nomination du comité scientifique et de ses membres, censés valider les travaux, ont aussi été déposées. « La nomination du comité scientifique a été faite par un décret datant de mars 2020 alors que le projet de construction était déjà lancé depuis février 2020 », fait encore remarquer Maître Andrianjakarivony.

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