Le Nigeria demande des comptes au Ghana, après la démolition de la résidence de son Haut-Commissariat à Accra. Dans un tweet publié, ce dimanche 21 juin, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, affirme que des « inconnus » ont détruit le bâtiment diplomatique, à l’aide d’un bulldozer. L’affaire remonte au vendredi 19 juin. De leur côté, les autorités ghanéennes assurent que la situation est sous contrôle et qu’une enquête a été ouverte.
Le ministère ghanéen des Affaires étrangères assure que tout est mis en œuvre pour retrouver les auteurs de cette démolition et comprendre ce qu’il s’est passé. Dans un communiqué publié en fin d’après-midi de ce dimanche 21 juin, Accra dit regretter cet incident et assure avoir renforcé la sécurité autour du bâtiment diplomatique.
Plus tôt dans la journée, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria, en personne, est monté au créneau. Sur son compte Twitter, Geoffrey Onyeama interpellait directement les autorités ghanéennes, en leur demandant de retrouver rapidement les auteurs de cette attaque « criminelle scandaleuse » mais aussi d’assurer la protection des Nigérians expatriés au Ghana ainsi que celle de leurs biens.
We strongly condemn two outrageous criminal attacks in Accra, #Ghana, on a residential building in our diplomatic premises by unknown persons in which a bulldozer was used to demolish the building.
Geoffrey Onyeama (@GeoffreyOnyeama) June 21, 2020
Aucun des deux pays n’a encore émis d’hypothèse sur l’identité des assaillants mais d’après plusieurs médias, ghanéens et nigérians, l’affaire serait partie d’un conflit foncier, impliquant un homme d’affaires ghanéen, se présentant comme le propriétaire du terrain.
Ces tensions diplomatiques interviennent alors que les relations entre le Nigeria et ses voisins régionaux ne sont pas au beau fixe. En effet, le 20 août dernier, Abuja a pris la décision unilatérale de fermer ses frontières terrestres pour, officiellement, lutter contre la contre-bande. Ce choix a vivement été contesté par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest qui, comme le Ghana, se sont retrouvés privés d’accès au marché nigérian, avec des conséquences sur leur économie.