Alors que les combats s’estompent à l’ouest, le gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, a mis au jour des charniers qu’il impute aux forces du maréchal Khalifa Haftar, tandis que ces dernières dénoncent des maltraitances sur les populations des villes reprises.
Des travailleurs égyptiens obligés de tenir debout en équilibre sur un pied, les mains en l’air, sous peine de brimades. La vidéo prise dans la ville de Tarhouna, à 70 km au sud-est de Tripoli, fait le tour des réseaux sociaux libyens. Derrière ces sévices, il y aurait une brigade affiliée au gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, qui s’est emparé de la ville au début du mois des mains du maréchal Haftar.
Mardi, l’ONU a demandé des comptes au GNA, qu’il reconnaît officiellement. Pour les Nations unies, ces sévices s’apparentent à des actes de tortures. Les partisans de Khalifa Haftar dénoncent également des pillages et des incendies de maisons dans la ville.
Plus d’une centaine de corps dans un charnier
En face, on accuse également les forces de Khalifa Haftar de crimes de guerre. Leur vidéo montre l’exhumation d’un charnier dans un terrain vague de Tarhouna. Au total, plus d’une centaine de corps appartenant à des opposants de Haftar auraient été enterrés discrètement.
Se disant « horrifiée », la mission de l’ONU en Libye a aussitôt demandé qu’une enquête soit menée. Les combattants de Tripoli diffuse aussi largement des images d’appartements piégés par des mines, qui auraient été laissées par l’armée de Haftar avant de battre en retraite. Sur l’une d’elle, on voit un engin explosif scotché à un ours en peluche.