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Mort d’Abdelmalek Droukdel: quel rôle ont joué les Etats-Unis?

L’état-major de l’armée française a raconté ce jeudi 11 juin dans quelles conditions Abdelmalek Droukdel, l’émir d’Aqmi, avait été éliminé. Paris reconnait un appui en matière renseignement de la part des Américains. Ces derniers assument aussi leur part du travail et ont communiqué d’ailleurs dès ce week-end sur le sujet, via Africom, le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique.

Les Américains reconnaissent que leur rôle a été déterminant pour aider à localiser, et surveiller l’émir d’Aqmi. Mais pas question d’en dire plus sur les moyens utilisés pour obtenir ces renseignements.

Interrogé, le porte-parole d’Africom se range derrière le secret opérationnel, tout en rappelant que les Etats-Unis ont des drones capables de voler plus d’une dizaine d’heures. Ce n’est pas un secret, ils en ont beaucoup plus que la France au-dessus du Sahel. Tout comme on sait aussi que la CIA a un pied à Tamanrasset dans le sud algérien depuis de nombreuses années.

Jeudi, l’armée française a expliqué avoir été alertée, deux jours avant l’opération, de la présence d’une cible d’intérêt. Le porte-parole d’Africom explique que cette cible a été suivie pendant « un certain temps ». On comprend que c’était en amont…

Que les Américains alimentent Barkhane en renseignement ne date pas d’hier. Selon des informations recoupées par nos confrères de France 24, ils fournissent environ 50% du renseignement utilisé par la force française dans cette zone.

Au-delà du renseignement, les Américains avaient-ils aussi des hommes au sol après la frappe, pour prélever des échantillons d’ADN ? Pas de réponse à cette question précise. Mais ils sont formels : l’identité du chef terroriste a été vérifiée par leurs moyens propres.

Sur l’itinéraire de l’émir qu’ils ont surveillé, les raisons de sa présence au nord du Mali, les Américains ne sont pas plus bavards que les Français à ce stade.

Ce qu’on fait normalement, c’est qu’on conduit une évaluation indépendante, par nos propres moyens, notamment pour évaluer les conditions dans lesquelles la frappe est menée. Notre rôle ici a été avant tout de fournir du renseignement, pour aider à localiser Droukdel, et ça bien sur durant une certaine période de temps, en coopération avec la France et nos partenaires africains. Je ne peux entrer dans les détails et vous dire comment l’identification a été menée mais en regardant le niveau des renseignements que nous possédions, le temps qui a été pris pour surveiller, observer la cible, et établir sa localisation, je peux vous garantir, comme l’a fait le gouvernement français, que Droukdel a été tué.

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