Le plus grand agent de change du Burundi, Jackon Simbananiye, plus connu sous le sobriquet de Kirahwata, a été enlevé hier en début e soirée alors qu’il sortait d’un sauna à Bujumbura et son corps, portant des marques, qui portait encore une corde au cou, a été retrouvé ce jeudi matin 14 mai, gisant dans un petit caniveau du quartier de Nyakabiga, proche du centre-ville. Un assassinat qui suscite stupéfaction et indignation.
C’est la stupéfaction, car cet homme d’affaires très prospère, qui approchait les 70 ans, au parler-franc, était une véritable célébrité dans le pays. Un assassinat qui intervient à moins d’une semaine de la présidentielle.
Bujumbura est sous le choc et sur les réseaux sociaux, des centaines d’internautes ne cachent pas leur dégoût, leur colère devant ce qu’ils qualifient « d’acte barbare ».
Du coup, la police du Burundi a réagi très vite.
Assassinat du vieux #Kirahwata : Un suspect déjà appréhendé dixit la Police.
Assassinat (probablement) par corde, toujours selon la Police. pic.twitter.com/BW9h5OS24w
Bellarmin Bacinoni (@BellarmBacinoni) May 14, 2020
La police a annoncé qu’une enquête est déjà ouverte et un suspect arrêté, selon son porte-parole Pierre Nkurikiye. Il s’agit, selon nos sources, du propriétaire du véhicule qui a servi à enlever l’homme d’affaires. Sa plaque minéralogique a été relevée par des témoins qui l’ont tout de suite communiquée sur les réseaux sociaux. Ceux-ci avaient également parlé de ravisseurs en tenue de policiers.
Les enquêteurs eux privilégient pour le moment la piste d’un règlement de comptes.
Kirahwata était le plus prospère des agents de change burundais et prêtait volontiers de grosses sommes d’argent à ses « amis », selon notre source. « C’est peut-être l’un d’eux qui l’a éliminé », a-t-elle ajouté.
Mais cette version peine à convaincre au Burundi, où de nombreuses voix pointent du doigt le Service national de renseignement du Burundi, plutôt réputé pour ses méthodes expéditives.
Le Burundi qui traverse une grave crise économique depuis 2015, manque cruellement de devises. Et Gitega impute ce problème aux agents de change, accusés de « saboter l’économie du pays ». Le gouvernement burundais a donc décidé, depuis décembre dernier, de fermer tous les bureaux de change en vue de contrôler le « taux de change ». En vain.
Aujourd’hui, des dizaines d’internautes rappellent que l’homme d’affaires qui vient d’être assassiné avait été arrêté et emprisonné à cette époque et, surtout, qu’il est le 4e agent de change tué pratiquement selon le même modus operandi depuis le début de l’année.
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