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Mali: derrière les violences à Kayes, des frustrations sociales plus profondes

Les manifestants ont envahi les rues de l’une des principales villes de cette région. La préfecture a été incendiée dans la matinée après l’enterrement des trois jeunes décédés suite à des affrontements avec les forces de l’ordre. Lundi, c’est la mort de l’un d’entre eux qui avait réveillé la colère de la population.

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Depuis lundi 11 mai, la ville de Kayes est secouée par des manifestations qui ont éclaté après le décès d’un jeune tué par un policier. Mercredi, les barricades se sont reformées et « la préfecture a été brûlée », confirme le préfet Bernard Coulibaly.

Parallèlement, des femmes ont aussi formé leur propre cortège, explique Djénéba Lobo Traoré, une manifestante. « On a montré notre mécontentement. Nos enfants vont au front, ils ne reviennent pas. Nos enfants ne vont plus à l’école. Ca fait deux ans qu’il n’y a plus d’école. C’est de la mauvaise gouvernance. On en revient tout le temps à ça. Depuis sept ans, nous n’avons rien eu. »

Ce mercredi, le ministre de la Sécurité Salif Traoré avait fait le déplacement à Kayes pour tenter d’apaiser les tensions. 

Ces manifestations sont l’expression d’un malaise social plus ancien, indique Mamadou Coulibaly. Déjà, la semaine dernière, la ville était en proie à la contestation contre le couvre-feu instauré pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19. Même si le couvre-feu a été levé, les conséquences demeurent, indique Mamadou Coulibaly, le président de la société civile de Kayes. « La plupart des jeunes fraudent avec l’économie informelle. Avec le couvre-feu, leurs activités se sont plus ou moins arrêtées et ils n’arrivaient plus à gagner leur pain quotidien. Ils réclement de meilleures conditions de vie et de travail. Aujourd’hui, ces jeunes sont dans cette dynamique. »

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