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RDC: le NDC-Rénové a reçu «un appui de plusieurs armées de la région» (GEC)

En République démocratique du Congo, le groupe armé le plus important du pays s’appelle le NDC-Rénové. Il est dirigé par Guidon Shimiray, un chef de guerre sous sanctions des Nations unies. Selon le groupe d’études sur le Congo, un centre de recherche de l’Université de New York, ce groupe a bénéficié d’un soutien continu de l’armée congolaise. « Pour l’armée, avec l’armée, comme l’armée », c’est le titre de ce rapport explosif. RFI a demandé à Jason Stearns, le directeur du GEC, ce qui faisait le succès de ce groupe.

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Jason Stearns : Le premier facteur, et probablement le plus important, c’est sa capacité à nouer des alliances. C’est un groupe armé qui parvient à agrandir sa sphère d’influence grâce à un appui de plusieurs armées de la région, principalement de l’armée congolaise, mais aussi, plus récemment une alliance de l’armée rwandaise. Les deux se cherchaient des alliés sur le terrain pour faire leur travail ou les aider à faire leur travail sur contre les FDLR (ndlr : rebelles hutus rwandais) mais aussi les autres groupes armés locaux.

Deuxièmement, je pense, c’est le fait qu’ils ne sont pas limités à une seule ethnie, contrairement à beaucoup de groupes armés à l’est du Congo. Au début, le NDC-R était un groupe principalement issu issu de la communauté nyanga, mais aujourd’hui, on trouve dans leur commandement plusieurs ethnies, ce qui a aussi facilité leur expansion.

Troisièmement, c’est le leadership de Guidon et sa capacité à pouvoir profiter des ressources locales et de mettre en place un système de taxation assez organisé et structuré.

RFI : On a l’impression que le NDC-R a la même ampleur que des groupes comme le CNDP ou les FDLR, c’est-à-dire les dernières grandes rébellions du Congo et notamment par sa capacité à contrôler le territoire ?

Le NDC-Rénové contrôle un territoire vaste. Si on se déplaçait à pied, cela prendrait plus d’une semaine pour aller d’un bout à l’autre de ce territoire. Il contrôle une partie des quatre sur six territoires du Nord Kivu. Il faut remonter jusqu’à la rébellion du RCD qui a pris fin en 2003 pour trouver un groupe armé qui contrôlait autant de territoires, d’espaces. Même si les territoires qu’ils contrôlent pour la plupart sont très peu peuplés et assez reculés.

Qu’est-ce que votre rapport révèle de la manière dont l’armée congolaise gère la sécurité dans l’est du Congo ?

Depuis la création de l’armée nationale et la réunification du pays en 2003, il faut constater que l’armée congolaise a souvent préféré travailler à travers des miliciens ou des milices locales, et ce, pour plusieurs raisons. Cette guerre par procureur est moins chère. C’est-à-dire qu’il ne faut pas les payer autant que l’armée nationale, il ne faut pas les ravitailler autant que l’armée nationale. Ces miliciens sont souvent plus efficaces que l’armée nationale parce qu’ils opèrent chez eux, ils connaissent le terrain, ils ont des relations avec les communautés locales. Il y a aussi des avantages personnels pour des officiers de l’armée congolaise. Ça leur permet de créer des réseaux de patronage, c’est-à-dire que ça permet l’enrichissement personnel de certains officiers. Parce que ces les milices opèrent souvent dans des zones où il y a des ressources et une partie des taxes, des produits qu’ils reçoivent, est reversée à ces officiers de l’armée nationale.

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