Il est impossible depuis dimanche d’accéder au site d’informations Interlignes, en Algérie. Son accès est bloqué. Interlignes, qui a déjà connu cette situation au mois de juillet dernier, parle d’une censure de la part des autorités. Ces dernières n’ont pas communiqué sur le sujet. Mais Interlignes est le troisième site d’informations bloqué en quelques jours. Et deux journalistes sont actuellement incarcérés, selon l’organisation Reporters sans frontières.
Une photo de mains menottées tapant sur un clavier faisait hier la Une du site, avec ce titre : Interlignes de nouveau censuré en Algérie. Une dizaine de jours plus tôt, deux autres médias en ligne, Maghreb Emergent et Radio M, connaissaient le même sort.
Le ministère de la Communication n’a pas fait de commentaire depuis dimanche. En revanche, il y a quelques jours, il accusait certains médias, dont Radio M, de bénéficier de financements étrangers, ce que la loi algérienne interdit. Des accusations aussitôt démenties par la direction.
« Différents actes et faits semblent indiquer une volonté de reprise en main de la sphère médiatique par le pouvoir », estime Belkacem Mostefaoui, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information.
L’Algérie a connu un mouvement de contestation populaire pendant un an, même après la présidentielle contestée de décembre. Les manifestations hebdomadaires sont à l’arrêt, en raison de la crise sanitaire actuelle.
Dimanche, le conseil des ministres a adopté des dispositions qui proposent de criminaliser la diffusion de « fake news » pour porter atteinte à la sûreté de l’Etat ou à l’unité nationale. Certains observateurs craignent que cela soit un nouveau corset pour la liberté d’informer.
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