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Centrafrique: le projet de loi pour changer la Constitution fait réagir

Le Bureau de l’Assemblée nationale a déclaré, ce jeudi, la recevabilité du projet de loi modifiant le texte fondamental. L’objectif, selon les initiateurs du projet, est de combler un manque de la Constitution qui ne prévoirait pas la vacance de la présidence en cas de report du scrutin pour cause de force majeure. Un projet motivé, selon ses initiateurs, par la crise du Covid-19 qui pourrait retarder l’organisation des élections, dont le premier tour de la présidentielle qui est prévu le 27 décembre. Mais l’idée ne satisfait pas une partie de l’opposition et de la société civile.

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Avec notre correspondante à Bangui, Charlotte Cosset

La coalition d’opposition qui rassemble une majorité des partis d’opposition juge cette démarche non fondée juridiquement et questionne la volonté réelle derrière ce projet de loi

« C’est un projet de loi qui n’a pas de sens, estime Annicet-Georges Dologuélé le président de la COD 2020, parce qu’en même temps que le gouvernement n’arrête pas de nous dire que le Covid-19 n’a touché que 12 Centrafricains et qu’il y a zéro mort, que nous sommes beaucoup moins atteints que la plupart des pays d’Afrique, l’ANE nous dit que les élections auront lieu à bonne date, la communauté internationale nous dit que les financements sont acquis et que à l’heure actuelle rien ne s’oppose à l’organisation des élections à bonne date. Comment se fait-il que des députés prennent ce type d’initiative ? C’est suspect. »

Du côté de la société civile mêmes interrogations. Gervais Lakosso coordonateur du groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine juge ce projet de loi inopportun. « Les troubles que nous vivons aujourd’hui sont le résultat du tripatouillage de la Constitution en 2010 et ils veulent encore créer de nouveaux troubles dans le pays. Nous restons très très vigilants parce qu’on a comme l’impression que les députés pensent que le mandat qu’on leur a donné c’est un chèque en blanc et qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent avec. »

Le projet de loi serait soutenu par une centaine de députés. Il a déjà été transmis au gouvernement. Ce dernier a 45 jours pour répondre

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