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Emmanuel Macron sur RFI: «Nous devons la solidarité à l’Afrique» face au coronavirus

Dans une interview exclusive accordée à RFI mardi 14 avril, le président français explique sa stratégie pour aider l'Afrique à faire face à la pandémie de coronavirus. À court terme, il espère dès ce mercredi soir, à l'occasion d'un G20 finances, un moratoire sur la dette contractée par les pays africains. À long terme, il souhaite une annulation massive de cette dette. Cette proposition s'inscrit dans un plan pour l'Afrique en quatre volets - bâti cette semaine avec tous les membres européens du G20 et un certain nombre de partenaires africains. Dans cet entretien, le chef de l'État français s'exprime aussi sur la situation militaire au Sahel et sur l'appel du secrétaire général de l'ONU à une trêve dans tous les pays en guerre. Pour que cet appel soit relayé par le Conseil de sécurité de l'ONU, il ne manque plus que l'accord de la Russie, révèle-t-il. Enfin, pour la première fois, Emmanuel Macron s'exprime sur les travaux controversés du professeur Raoult, qu'il a rencontré le 9 avril dernier à Marseille.

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RFI : Ce lundi, lors de votre allocution aux Français, vous avez bien sûr parlé essentiellement de la France. Mais vous avez aussi évoqué d’autres pays du monde. Vous avez notamment appelé à une annulation massive de la dette contractée par les pays du sud. Est-ce à dire que votre inquiétude ne porte pas seulement sur la France, elle porte aussi sur l’Afrique? Emmanuel Macron : Oui, très profondément. Parce que je pense que la période dans laquelle nous entrons et que nous sommes en train de vivre collectivement touche aujourd’hui tous les continents. Et nous voyons l’extrême difficulté à affronter ce virus et à apporter des réponses dans les pays les plus développés, les systèmes sanitaires les plus robustes : les États-Unis, l’Europe, la Chine… Quand on regarde aujourd’hui la situation de l’Afrique, sur le plan sanitaire, sur le plan économique, sur le plan climatique, il est évident que nous lui devons la solidarité. Avant de parler de cette action coordonnée, un mot sur le risque lui-même. Depuis un mois, beaucoup prédisent une catastrophe sanitaire en Afrique. Mais ce n’est pas le cas. L’Afrique est même, pour l’instant, le continent le moins impacté par le virus, et le Pr Raoult, à qui vous êtes allé rendre visite il y a quelques jours à Marseille, dit : « L’Afrique est relativement protégée grâce à la consommation courante de traitements antipaludiques ». Il a cette phrase, puisqu’il est né à Dakar : « En Afrique, la chloroquine, on en a tous bouffé quand on était gosses. » Moi, je ne suis pas médecin. Je ne suis pas spécialiste des maladies infectieuses comme le Pr Raoult, pour qui j’ai beaucoup de respect et que je suis en effet allé voir, pour comprendre et m’assurer que ce qu’il proposait était bien testé dans le cadre des essais cliniques. J’attire l’attention de nos auditeurs : nous n’avons aujourd’hui aucun traitement reconnu. Moi, mon rôle, et ce que j’ai fait en me rendant chez le Pr Raoult, c’est de m’assurer que ce sur quoi il travaille, et c’est vraiment une de nos plus grandes sommités en la matière, rentrait bien dans le cadre d’un protocole d’essai clinique, qu’on pouvait aller vite pour s’assurer, en tout cas regarder, avec des méthodes qui doivent être simples mais rigoureuses, si ça marchait ou ne marchait pas. Aujourd’hui, partout dans le monde, il y a des essais cliniques qui sont lancés. La France est le pays européen qui en a le plus lancé. La combinaison hydroxychloroquine-azithromycine, parce qu’il n’y a pas que l’hydroxychloroquine qui est proposée, c’est une bithérapie que propose le Pr Raoult, il faut qu’elle soit testée. Lui l’utilise et a son propre protocole. Il y a un protocole qui a été autorisé par les autorités compétentes à Montpellier. Et il faut qu’on avance, qu’on montre l’efficacité et qu’on mesure la toxicité. Je dis ça parce qu’il faut être très prudent. Le président de la République française n’est pas là pour dire « tel traitement est le bon ou n'est pas le bon ». Mon devoir, c’est que toutes les pistes thérapeutiques poursuivies aujourd’hui puissent faire l’objet d’essais cliniques rigoureux, et les plus rapides possibles, pour qu’on trouve un traitement. Donc en trois heures de présence auprès de lui, vous n’êtes pas sortis entièrement convaincu Ce n’est pas une question de croyance ! C’est une question de scientifiques. Je suis convaincu que c’est un grand scientifique, et je suis passionné par ce qu’il dit, et ce qu’il explique. En effet, il nous invite à être humble, parce que lui-même dit que les choses peuvent varier selon les saisons et les géographies, et qu’un virus réagit selon les écosystèmes. Donc peut-être qu’il y a ça en Afrique. Je dis juste qu’on doit s’assurer que partout, les essais soient faits, donc il faut que l'on reste collectivement très rigoureux. Maintenant, sur le virus Covid-19 et l’Afrique, je vais être très clair avec vous. Je ne suis ni dans les catastrophistes, je ne veux pas être non plus dans les naïfs. Ce virus aujourd’hui, il touche tout le monde. Donc je ne pense pas qu’il faille collectivement dire qu’un miracle préserverait l’Afrique. En tout cas, si ça pouvait arriver, formidable, et je le souhaite profondément. Mais notre devoir est de tout faire pour aider l’Afrique dans ce contexte. L’Afrique aujourd’hui a une vulnérabilité sanitaire : il y a le VIH, la tuberculose, la malaria… C’est d’ailleurs pour ça qu’on s’est mobilisés à Paris, en octobre dernier, pour le Fonds mondial, pour aider aussi l’Afrique en particulier à se battre contre ces grandes pandémies. L’Afrique aujourd’hui est le continent le plus touché par le choc climatique et le changement climatique. Je pense à la Zambie, qui vient d’essuyer l’une des plus grandes sécheresses depuis 1981, les cyclones qui viennent de toucher le Mozambique, l’Afrique de l’Est qui est attaquée par les criquets, les difficultés qu’on connaît dans le lac Tchad et la sécheresse qui continue… Donc on parle d’un continent dont des dizaines de millions d’habitants aujourd’hui vivent dans leur chair ce qu’est le choc climatique. On parle d’un continent qui vit la grande difficulté économique. Regardons les chiffres, là aussi : en 2012 en Afrique, on a une dette sur PIB qui est de 30%. Aujourd’hui, elle est de 95%. Donc les difficultés que je suis en train de décrire vont s’aggraver même si le Covid n’était pas une catastrophe sanitaire - et je ne sais pas dire aujourd’hui s’il ne le sera pas. Donc nous devons absolument aider l’Afrique à renforcer ses capacités à répondre au choc sanitaire et nous devons, a fortiori, l’aider à répondre sur le plan économique à répondre à cette crise qui est déjà là. Nous devons être à ses côtés. C’est ce que j’ai voulu lancer au G20, il y a quelques semaines. Nous avons tenu une visioconférence, j’ai utilisé le temps de parole de la France pour dire : « On va se tenir ensemble, agir pour nos pays, et c’est déjà très dur. On doit absolument aider l’Afrique à s’en sortir. C’est un devoir moral, humain, pour l’Afrique et pour nous. » Et c’est ce que j’ai ensuite enclenché avec les leaders africains qui étaient là, dans un travail qui est la méthode à laquelle je crois : mobilisation pour l’Afrique et partenariat avec les leaders. Il y a dix jours, j’ai été invité par le président Ramaphosa à une réunion du Bureau africain par téléphone. J’ai pu échanger avec lui et plusieurs présidents, les présidents Abiy [Ahmed], [Paul] Kagame, [Macky] Sall, [Ibrahim Boubacar] Keïta, et Moussa Faki [Mahamat, le président de la Commission]. Et nous avons pu discuter des propositions que j’ai voulu faire à ce moment-là. C’est ce plan pour l’Afrique en quatre axes que nous avons bâti avec les leaders africains. On a aujourd’hui tous les leaders européens du G20, ainsi que l’Espagne, le Portugal et quelques autres, qui sont avec nous. Concernant ce plan pour l’Afrique en quatre axes, commençons peut-être par l’axe sanitaire. Que peut-on faire pour les pays, africains notamment, qui manquent notamment de lits de réanimation? Que peut faire l’Europe? Que peut faire la France? Mobiliser des financements de court terme. On a le Fonds mondial, et là-dessus Peter Sands [le directeur exécutif du Fonds mondial], le président Kaberuka [ancien président de la Banque africaine de développement] sont prêts à mobiliser une partie de ce qu’on a justement levé pour aller financer cet axe-là et financer des équipements de première nécessité pour secourir, sauver, protéger.... ...Mais M. le président, ce Fonds mondial est contre le sida, contre le paludisme, contre la tuberculose. Est-ce qu’on ne risque pas de déshabiller Pierre pour habiller Paul? Non. Alors, vous avez parfaitement raison, il ne s’agit pas de détourner les 14 milliards qu’on a levés, mais de commencer avec quelques centaines de millions pour amorcer les choses. Qu’est-ce qu’on veut faire avec ça ? On veut permettre d’absorber le choc, et donc de mobiliser les autres puissances du G20 pour permettre de monter les capacités et ce dont les systèmes de santé ont besoin aujourd’hui. On a besoin, vous l’avez dit, de lits, de respirateurs, donc il faut pouvoir acheter ces matériels. Nous, on est en train d’en reproduire pour nos propres systèmes, mais je veux qu’on puisse en produire au-delà pour aussi, ensuite, fournir nos partenaires africains. Et le déphasage entre, si je puis dire, nos pics épidémiques qui ne semblent pas arriver en même temps, j’espère, va nous aider. Il faut tout faire aussi, c’est pour ça que j’ai beaucoup parlé avec nos partenaires africains, pour qu’ils décident au maximum du confinement et qu’ils retardent l’épidémie. Plus ils la retardent, plus les Européens sont en situation de leur apporter de l’aide, parce qu’on n’aura pas les pics épidémiques au même moment. Les deux maisons ne brûleront pas en même temps... Écoutez, il faut tout faire, en tout cas, pour le ralentir partout. Et je pense qu’il est très important qu’on ait un peu ce décalage. Mais l’idée, c’est de pouvoir acheter ce matériel, de pouvoir protéger, de pouvoir répondre, et de pouvoir accélérer nos essais cliniques pour un traitement et un vaccin. Et de le faire, là, de manière synchrone. Et je pense que ce qu’on peut réussir, dans le cadre de cette pandémie, c’est ce qu’on n’a jamais réussi à faire et qui est, je crois, essentiel si on veut permettre à l’Afrique de résister et sortir le monde de cette épidémie. C’est de dire : « Sur les traitements et le vaccin, on a une approche qui est la diffusion en même temps, dans nos continents, du traitement et du vaccin, quand on l’aura trouvé. » Donc l’idée, c’est de dire : on a, au niveau international, le CEPI [Coalition for Epidemic Preparedness Innovation], lancé par la Norvège, financé par beaucoup, qui fait de la recherche sur les vaccins en la matière. Il y a plusieurs initiatives en cours. On a le GAVI, lancé par la France et le Brésil il y a près de vingt ans, qui sert justement à diffuser ces innovations et à avancer. Le GAVI et le Fonds mondial doivent travailler ensemble sur cette pandémie, en particulier pour l’Afrique. On a Unitaid, qui sert justement à favoriser l’accès à la santé, à ses équipements et à beaucoup de choses. On a le Fonds mondial, qu’on évoquait. Tout cela, on doit réussir, avec l’OMS, à mettre à la fois une partie des financements, l’expertise qu’on a, c’est-à-dire la recherche formidable, mais aussi la diffusion, mobiliser les grandes fondations, je pense à la fondation Gates, à One et à plusieurs, qui ont mis beaucoup d’argent, de capital politique aussi dans cette affaire, et toutes les ONG… Pour dire : « On avance partout sur les essais cliniques et le traitement. Mais on se met en situation, le jour où on a un traitement, de le rendre accessible au continent africain en même temps qu’il sera accessible chez nous. » Donc pas d’histoires de propriété intellectuelle, pas d’histoires de délais, pas d’histoires de sous : on se met en capacité de le faire. Et pour le vaccin, pareil ! Pour accélérer le manufacturing du vaccin le jour où on l’a, c’est-à-dire sa production en grande quantité, pour permettre aux pays développés comme aux pays en développement et aux pays pauvres d’y avoir accès dans les meilleurs délais. Et donc on brûle les étapes pour permettre de l’avoir au plus vite. De ce volet sanitaire, on arrive donc au volet recherche. Il y a d’éminents épidémiologistes en Afrique, on l’a vu lors de la riposte contre Ebola. Malheureusement, il n’y a pas toujours les infrastructures nécessaires. Comment faire en sorte que tout soit connecté ? Il y a beaucoup d’instituts de recherche français, internationaux. Vous parliez du Pr Raoult qui travaille lui-même, à l’IHU de Marseille, avec beaucoup de partenaires en Afrique, et qui me disait combien il était frappé de l’excellence de plusieurs centres, et de la qualité à la fois des chercheurs et des infrastructures... ...Il a travaillé avec l’IRD [Institut de recherche pour le développement], à Dakar. Exactement. Il y a aussi l’institut Pasteur, qui a aussi une présence forte en Afrique. L’idée, c’est qu’on puisse articuler un réseau de compétences, d’expertises, qui permette à la fois de mutualiser le savoir entre ce que l’Asie, l’Europe, les États-Unis ont vécu, pour que très vite, ça se diffuse dans la communauté académique, de recherche, mais aussi de cliniques en Afrique. De permettre les échanges accélérés entre les pays, et c’est aussi pour ça que l’Union africaine a un rôle clef : elle est en quelque sorte ce qui va permettre d’étayer ce réseau. L’idée, c’est vraiment de créer ce réseau d’excellence africain, de centres d’expertise, pour le contrôle, la prévention des grandes pandémies telles qu’on est en train d’en vivre, et de créer une grande coalition pour la prévention de ces pandémies, et de s’assurer que les réseaux qui parfois, sont séparés les uns des autres, se mettent à travailler ensemble. Vous savez qu’en Afrique, beaucoup de gens travaillent dans l’informel, et qu’ils travaillent le jour pour manger la nuit. Donc le confinement, ça ne marche pas. Sur le plan humanitaire, quelles sont les urgences ? Vous avez parfaitement raison, et d’ailleurs beaucoup de présidents et de Premiers ministres africains que j’ai rencontrés m’ont fait part de cela. Il y a de l’économie informelle, il y a de la circulation régionale, le fait que pour manger, on ait besoin d’avoir accès aux lieux où on distribue la nourriture et de continuer à procéder de cette économie… Donc le confinement complet, comme on dit aujourd’hui en Europe, ne peut pas fonctionner exactement de la même manière. Il faut qu’il puisse malgré tout se mettre en place pour prévenir. Et donc il crée, si je puis dire, une situation dramatique au carré, qui est qu’on a les régions les plus vulnérables qui ont, en plus, un sujet d’accès à la nourriture, d’accès aux soins primaires. Et donc une crise humanitaire qui est en train de poindre. On l’a d’ailleurs parfaitement vu à chaque fois qu’Ebola intervient dans certaines régions. On connaît cette situation. Notre crainte, c’est qu’elle se multiplie avec le Covid-19, qu’elle vienne se rajouter à ce que certaines pandémies créent. Et donc les populations et les régions les plus vulnérables ont en effet un besoin de réponse humanitaire. Là, la réponse passe par l’Organisation des Nations unies, ce qu’on doit mettre derrière le Programme alimentaire mondial. Et donc le troisième volet, en effet, de cette initiative, c’est un volet humanitaire, en lien avec le Programme alimentaire mondial et l’ONU. Avec sans doute une mobilisation de ce que nous avons, par le truchement des Nations unies, partout en Afrique, qui est notre présence, parfois militaire, mais qui peut aider et soutenir cela, et qui est d’accéder aux populations les plus fragiles, les plus loin de ces besoins de base, pour s’assurer qu’ils ont un accès aux soins primaires, à l’alimentation et à la survie. Le quatrième axe de votre action coordonnée, c’est le volet économique, le volet financier. Tous les ans, les pays africains doivent rembourser quelque 365 milliards de dollars à leurs créanciers. Comment allez-vous convaincre ces créanciers, publics mais aussi privés, chinois, européens, américains, de renoncer à une telle somme ? C’est colossal ! Quand on regarde comment toutes les économies développées ont répondu à la crise, on a fait deux choses : un choc de politique monétaire et un choc de politique budgétaire. Les banques centrales, la banque d’Angleterre, la Fed, la BCE, ont eu une politique monétaire massive au mois de mars, sans précédent en termes de rapidité et de magnitude. Et ensuite, une réponse budgétaire, que les gouvernements sont en train de prendre. Dans ce contexte, il n’y a pas d’équivalent monétaire sur le continent africain, et c’est la double peine : il n’y a pas la possibilité de faire cette création monétaire et ce mouvement justement nécessaire aux économies. En plus, on assiste, dans ces pays qui étaient en train d’émerger, à une fuite des capitaux qui accroît leurs difficultés. La réponse, l’équivalence, c’est ce que le FMI fait avec les bonds de tirage spéciaux. C’est cet objectif des 500 milliards, et on doit réussir à pousser cela et à allouer le maximum qu’on peut. C’est le premier pilier. Le deuxième, sur le plan budgétaire, il passe par le sujet du service de la dette, ce que vous avez évoqué. Vous avez rappelé les chiffres, et ils sont cruels. Chaque année, un tiers de ce que l’Afrique exporte sur le plan commercial sert à servir sa dette. C’est fou ! Et on a accru ce problème ces dernières années. Je souhaite qu’on apporte une réponse la plus forte possible sur ce sujet, parce qu’il n’est pas soutenable. Je l’ai dit hier aux Français : je suis favorable à une initiative d’annulation de dette massive, c’est le seul moyen d’y arriver. À court terme, on a eu une discussion. Il y a quatre représentants spéciaux qui ont été mandatés par l’Union africaine, ils ont fait des propositions que j’ai souhaité qu’on reprenne. Ces propositions, c’était de dire : « moratoire ». Parce qu’on a beaucoup discuté, ils ont beaucoup travaillé. Ils disent : « L’annulation, on n’y arrivera pas tout de suite. » Mais le moratoire, ça veut dire quoi ? Ca veut dire on ne rembourse plus les intérêts, vous nous laissez de l’oxygène. On étale cette dette, et on peut peut-être mettre tout le monde d’accord autour de cette idée. Mercredi soir...   

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