Il est décédé hier à l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, à côté de Paris, à l’âge de 82 ans. L’information a pris de l’ampleur samedi après-midi sur les réseaux sociaux. Il fut plusieurs fois ministre et Premier ministre sous les Gnassingbé père puis fils, tant l’homme était respecté et admiré, mais n’était jamais compris dans son pays.
De notre correspondant à Lomé,
Edem Kodjo, c’est l’intellectuel, l’homme politique dressé toujours dans ses impeccables costumes. Né à Sokodé au centre du Togo, il a étudié à Lomé puis en France où il fait le droit et ensuite l’École nationale d’administration (ENA), promotion Blaise Pascal.
Rentré au pays en 1967, Edem Kodjo gravit les échelons, ministre de l’Économie et des Finances puis ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Il participe à la création du Rassemblement du peuple togolais, parti unique et parti d’État en 1969.
En 1978, il est élu secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Égypte. En 1983, en quittant l’OUA, Edem Kodjo rompt le ban avec le pouvoir de Lomé avant de rentrer au 1991, à la faveur de l’ouverture démocratique. Il crée son parti, l’Union togolaise pour la démocratie et appelle au grand pardon.
Edem Kodjo a été élu député en 1994, Premier ministre deux fois. Il quittera définitivement la scène politique togolaise après sa déconvenue aux législatives de 2007 pour se consacrer à sa fondation Pax Africana dont l’objectif est de travailler à réduire les conflits sur le continent, proposer des solutions pour un développement intégral et authentique de l’Afrique et porter le panafricanisme. En 2016, il était facilitateur de l’Union africaine en République démocratique du Congo.
Edem Kodjo était un homme de culture, parent attentionné, collectionneur d’œuvres d’art et auteur de plusieurs ouvrages.
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