En République démocratique du Congo, la justice a décidé de maintenir en détention Vital Kamerhe, le directeur de cabinet du président Felix Tshisekedi. Il a été placé en détention préventive jeudi dernier pour des soupçons de détournements des fonds alloués au programme d’urgence du président au pouvoir depuis janvier 2019.
De notre correspondant à Kinshasa,
Le tribunal estime que Vital Kamerhe est superviseur des travaux des 100 jours et soutient qu’il a aussi piloté les opérations des marchés publics de gré à gré, lesquels, affirme le tribunal, ont conduit au détournement de fonds publics.
Selon le parquet, dont les arguments sont développés dans l’ordonnance, le chef du cabinet présidentiel aurait notamment octroyé un marché de livraison des maisons préfabriquées à Samibo Congo Sarl, une société que l’accusation juge « fictive ». Cette société avait obtenu ce marché d’un montant de 57 millions USD dont 47 millions avaient été débloqués en liquide et ont disparu du circuit bancaire sans être affecté à l’achat de maisons.
Autre dossier selon l’accusation : un achat controversé de produits pharmaceutiques pour dix millions de dollars. Le marché avait été octroyé à TRADE PLUS, une entreprise qui avait reçu 10 millions de dollars pour la fourniture des médicaments.
Le scandale est que cette société n’est pas du domaine et ne tient qu’une quincaillerie. Elle avait fourni des produits, en grande partie périmés, mais le ministre de la Santé, Eteni Longondo, les avaient curieusement déclarés conformes.
Dans ce dossier, Vital Kamerhe soutient qu’il n’est en rien responsable et balaye d’un revers de la main d’autres accusations. Selon lui, tous ces marchés publics ont été hérités du dernier gouvernement du régime de Joseph Kabila.
Il soutient aussi qu’aucun marché de gré à gré ne porte sa signature. Autre argument du chef de cabinet : il affirme qu’il n’est pas de sa responsabilité de suivre l’affectation des fonds payés par la banque centrale dans les comptes desdites entreprises.
Le détenu conteste enfin que plusieurs personnalités chargées de la supervision des travaux, parmi lesquelles le gouverneur de la banque centrale du Congo (BCC) et des ministres encore en fonction ne sont nullement inquiétés. Le tribunal n’a donc pas entendu ses arguments. La détentions dans la prison de Makala se poursuivra encore pendant au moins 15 jours.
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