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Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le mercredi 8 avril

L’Afrique comptait ce mercredi 8 avril 10 789 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 536 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. Les trois pays les plus touchés restent l’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Egypte.

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  • L’Ethiopie déclare l’état d’urgence

Face à la propagation du virus Covid-19, le gouvernement éthiopien a annoncé ce mardi matin l’instauration de l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire, selon un communiqué. Selon la Constitution éthiopienne, dans le cas d’un état d’urgence, le Conseil des ministres « a tous les pouvoirs nécessaires pour protéger la paix et la souveraineté du pays », et peut suspendre des « droits politiques et démocratiques ».

Aucune nouvelle mesure n’a été annoncée, mais les élections générales, prévues initialement fin août, sont reportées. Les écoles et les universités sont fermées et les employés des secteurs non-essentiels sont invités à rester confinés chez eux. L’Ethiopie comptabilise aujourd’hui 52 cas et 2 morts.

  • Etat d’urgence également au Liberia

Le président libérien Georges Weah a également déclaré ce mercredi l’état d’urgence pour trois semaines sur l’ensemble du pays, assorti d’un confinement obligatoire de deux semaines qui concerne quatre comtés, dont la capitale Monrovia, afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Dans une allocution télévisée, le président a précisé qu’il sera interdit de voyager entre les 15 comtés du pays à partir de vendredi à 23h59. Toutes les entreprises et services de l’Etat non-essentiels seront fermés.

  • La République démocratique du Congo libère des prisonniers

Inquiétude dans les prisons de la RDC où les détenus sont entassés avec risque de propagation du coronavirus. Le vice-Premier ministre en charge de la Justice a déclaré avoir ordonné de désengorger les centres pénitentiaires. Selon lui, 1 200 prisonniers étaient déjà libérés mercredi 8 avril sur plus de 8 000 prisonniers à la prison centrale de Makala. Mais, selon la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) appuyée par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), seules 836 personnes auraient quitté la prison. Au total, il a été prévu de libérer environ 3 000 détenus. Pour l’instant, rien n’a été mis en place pour la prison militaire de Ndolo, elle aussi située dans la capitale Kinshasa.

  • La Somalie a enfin un centre de diagnostic

Le ministère de la Santé somalien a annoncé que le pays va désormais pouvoir effectuer les analyses diagnostiques dans le pays. Ces analyses seront effectuées au Laboratoire national de recherche en santé publique de Mogadiscio (NPHRL). Jusqu’à présent les échantillons étaient envoyés à Nairobi, la capitale du Kenya pour être analysés.

La Somalie a par ailleurs perdu l’un de ses plus grands musiciens. Ahmed Ismail Hudeydi, « le Roi du Oud », son instrument, est mort après avoir contracté le Covid-19 à Londres à l’âge de 92 ans. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la musique moderne en Somalie. 

  • Poursuites pénales en Tunisie

« Si un malade ne respecte pas l’isolement exigé et les instructions du ministère de la Santé, et qu’il contamine ainsi une autre personne, nous pourrons le poursuivre en vertu du code pénal, et si la contamination entraîne la mort, il pourra être poursuivi pour homicide involontaire », a déclaré le ministre de l’Intérieur tunisien Hichem Mechichi lors d’une conférence de presse, mardi 7 avril. Plusieurs centaines de personnes ont déjà été arrêtées pour avoir bravé les mesures de confinement et de couvre feu selon les autorités.

  • Deux essais cliniques au Burkina Faso et au Bénin

Deux essais cliniques ont débuté cette semaine au Burkina Faso et au Bénin. Baptisé « Chloraz » et dirigé par Halidou Tinto, directeur de recherche à l’unité de recherche clinique de Nanoro (centre-ouest du Burkina Faso), le premier essai ne concerne que le Burkina Faso et vise à évaluer l’efficacité de la chloroquine seule et de la chloroquine associée à l’azithromycine. Des molécules qui suscitent beaucoup d’espoir dans le monde et déjà utilisées dans plusieurs protocoles contre le Covid-19, notamment au Sénégal, mais dont l’efficacité n’a pas encore été démontrée scientifiquement.

Le second essai clinique, dénommé API-COVID-19, est mené à la fois au Burkina Faso et au Bénin. Il consiste à évaluer l’efficacité clinique et virologique chez les patients atteints de la Covid-19 d’un médicament à base de plantes (phytomédicament) appelé Apivirine. Mise au point il y a une vingtaine d’années par le chercheur béninois Valentin Agon, l’Apivirine est un antirétroviral et un antiviral notamment utilise contre le VIH. Les autorités burkinabè mettent cependant en garde contre l’automédication qui peut avoir de grave conséquences.

  • La ministre de la Communication en Afrique du Sud suspendue

C’est une affaire embarrassante pour le gouvernement sud-africain : Stella Ndabeni Abrahams, la ministre de la Communication, aurait bravé l’obligation de se confiner. Sur une photo on peut voir la ministre attablée, tout sourire, aux côtés de cinq personnes au domicile d’un ancien ministre de l’Éducation, Mduduzi Manana. La photo a rapidement fait le tour des réseaux sociaux et suscité une vague d’indignation. La ministre s’est excusée mais a été suspendue pour une durée de deux mois.

La semaine dernière, c’est au Nigeria, qu’un scandale similaire s’est produit avec Funke Akindele, une actrice qui y est très populaire. La star avait organisé une fête d’anniversaire pour son mari, dans sa résidence à Lagos. Plus d’une vingtaine de personnes, dont des personnalités de la culture, avaient participé à cette fête. Les photos et les vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux, ont rapidement attiré les critiques des Nigérians, déjà frustrés par le confinement imposé à Lagos.

  • Des chefs d’Etat africains et l’UA défendent l’OMS contre les critiques de Trump

« Je suis surpris d’apprendre que le gouvernement américain mène campagne contre les dirigeants mondiaux de l’OMS », a écrit Moussa Faki Mahamat sur son compte Twitter, ajoutant que l’UA soutenait « pleinement » le directeur général de l’OMS, l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) a ainsi défendu mercredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) contre les attaques du président américain, Donald Trump.

Le président Trump s’est emporté contre l’OMS, jugée trop proche à ses yeux de Pékin, mardi lors de son point de presse quotidien depuis la Maison Blanche. Il a menacé de suspendre le financement américain à l’OMS, dont les Etats-Unis sont le principal contributeur. « Je ne dis que pas que je vais le faire, mais nous allons examiner cette possibilité », a-t-il affirmé.

Après le tweet de Moussa Faki Mahamat, plusieurs chefs d’Etats africains lui ont emboité le pas et affirmé leur soutien à la gestion de l’OMS. Le Nigeria, la Namibie, ou encore l’Afrique du Sud et l’Ethiopie ont ainsi soutenu les propos du président de l’UA contre le président américain.

  • Pas de session parlementaire au Kenya

Justin Muturi et Ken Lusaka, respectivement porte-paroles de l’Assemblée nationale et du Sénat kényans, ont annoncé que la séance du Sénat prévue mardi et celle de l’Assemblée nationale prévue ce mercredi étaient annulées. Les médias locaux rapportent que dans leur déclaration, les deux porte-parole expliquent que la session parlementaire est reportée pour une durée indéterminée en raison des restrictions de circulation à Nairobi, décidées par le président Uhuru Kenyatta.

  • Trêve des gangs dans les townships sud-africains

Le correspondant de la BBC en Afrique du Sud rapporte « qu’une trêve sans précédent a été décidée dans les townships infestés de criminalité autour du Cap, alors que les chefs de gang rivaux ont mis leurs guerres de territoire entre parenthèse. Au lieu de vendre de la drogue et de voler des gens, ces gangs rivaux rassemblent des vivres et les distribuent aux familles affamées. » La pandémie pourrait donc accomplir ce que la police et l’armée n’ont réussi à faire, note-t-il.

  • Des frontières poreuses en Mauritanie

Le Sénégal et la Mauritanie ont décidé en commun accord de fermer leur frontière, le fleuve Sénégal, mais le chef d’état-major mauritanien, le général Abdallahi Med Lemine, a pu constater sur place que des personnes la traversent tous les jours de manière illégale, à la nage ou en pirogue. « Nous avons reçu l’instruction de nous rendre ici pour voir de près les conditions de vie des populations des régions frontalières, mais également pour rappeler à toutes et tous les raisons de la fermeture des frontières et l’impérieuse nécessité de cette décision pour l’intérêt de tous. Pour stopper l’évolution de la pandémie, nous avons pris l’option de la prévention. C’est ainsi que nous avons décidé de fermer rapidement les frontières avec nos frères avec qui nous entretenons d’excellents rapports. La décision a été prise en commun accord pour l’intérêt de nos peuples. Cela doit être clair pour tous », a-t-il déclaré à RFI.

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