Une commission d’enquête a été mise en place sur les incursions meurtrières des miliciens Bakata Katanga de Kyungu Mutanga dirigée par le chef de guerre Gédéon, dans certaines villes et localités des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba, le 28 mars. La présence de certaines personnes au sein de cette commission d’enquête pose problème, selon des organisations de la société civile.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Kamanda wa Kamanda Muzembe
L’ONG Justicia, basée à Lubumbashi émet des réserves quant à la composition de la commission d’enquête envoyée par Kinshasa. Le numéro 1 l’organisation, Timothée Mbuya explique : « Certaines personnalités ayant des accointances directes et indirectes avec ce qui s’est passé le 28 mars 2020, n’auraient pas dû être membres de cette commission ».
Rostin Manketa, directeur exécutif de la Voix des sans voix, évoque la proximité de certains membres de la commission avec la milice de Gédéon Kyungu Mutanga : « Tout le monde sait bien que Gédéon Kyungu a créé un parti politique qui fait partie du FCC [Front commun pour le Congo de Joseph Kabila]. Et l’on s’interroge comment les personnalités proches du FCC peuvent faire de la commission… ».
Le gouvernement veut que les ONG attendent
De son côté, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), a décidé d’initier sa propre enquête. Elle entend la conduire en toute indépendance affirme son président Me Mwamba Mushikonke Mwamus : « La Commission nationale des droits de l’homme est une institution indépendante qui ne peut pas se rallier au rapport du gouvernement. Nous allons produire notre propre rapport sur les supposés massacres de Lubumbashi ».
Les ONG n’ont qu’à attendre les conclusions qui sortiront de l’enquête gouvernementale que tout le monde à souhaiter, déclare André Lite Asebea, le ministre des Droits humains. Pour lui, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire.
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