C’est une séquence diffusée sur la chaîne française LCI qui n’est pas passée inaperçue. Lors d’un plateau, un chercheur et un médecin discutent du vaccin BCG et des études en cours pour traiter le coronavirus grâce à cette injection. Et ils évoquent aussi l’idée d’une expérimentation en Afrique. Ce qui a déclenché une tempête virtuelle.
« Si je peux être provocateur, est-ce qu’on ne devrait pas faire cette étude en Afrique, un peu comme cela a été fait pour le sida avec les prostitués ? ». Ce jeudi, cette question du professeur Jean-Paul Mira, chef du service réanimation à l’hôpital Cochin, sur la chaîne de télévision française LCI, a provoqué une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Dans cette vidéo mise en ligne par un internaute ce 2 avril, et qui cumule déjà près d’1 million de vues sur Twitter, Jean-Paul Mira demande à Camille Locht, directeur de recherche à l’Institut national de la santé, dans quelle mesure une étude sur le vaccin BCG pouvait être faite en Afrique où il n’y aurait pas de masques et pas de moyens pour faire face à la pandémie. Ce dernier lui répond qu’une réflexion est justement en cours pour effectuer ce type d’approche sur le continent africain.
70 000 mentions sur Twitter
La vidéo scandalise sur les réseaux sociaux et le sujet a déjà été mentionné plus de 70 000 fois sur Twitter en moins de 24 heures selon l’outil de mesure Visibrain. Les réactions sont nombreuses et les internautes sont généralement choquées. Abdoulaye Coulibaly écrit par exemple sur Twitter : « L’Espagne est à plus de 10 000 décès, occupez-vous d’eux, ils en ont plus besoin que l’Afrique ».
Face aux multiples réactions, pétitions et même signalements au Conseil supérieur de l’audiovisuel, l’Institut national de la santé est sommé de s’expliquer. L’Inserm a publié un communiqué dans lequel l’institut évoque pour sa part une vidéo tronquée et qui fait dès lors « l’objet d’interprétations erronées ». « Des essais cliniques visant à tester l’efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19 sont (…) sur le point d’être lancés dans les pays européens et en Australie. S’il y a bien une réflexion autour d’un déploiement en Afrique, il se ferait en parallèle de ces derniers. L’Afrique ne doit pas être oubliée ni exclue des recherches, car la pandémie est globale », assure entre autre l’Institut.
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