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RDC: appel à réduire le train de vie des institutions pour financer la réponse au coronavirus

Plusieurs personnalités, toutes tendances confondues, ont d’ores et déjà annoncé qu’elles renonçaient à tout ou à une partie de leurs émoluments : députés, sénateurs, conseillers du président… Des initiatives individuelles alors que la pression sur le gouvernement et la présidence est de plus en plus forte et que l’annonce de nouvelles mesures se fait toujours attendre.

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Le député d’opposition Delly Sesanga a été le premier à annoncer qu’il mettait la main à la poche pour aider la lutte contre le coronavirus. Pour lui, la RDC ne peut ni continuer de consacrer l’essentiel de ses ressources au fonctionnement des institutions, et notamment politiques, ni même compter sur l’assistance exclusive des bailleurs de fonds eux-mêmes exsangues.

« C’est une question de leadership, estime-t-il. S’il y avait une situation de crise qui pouvait interpeller la classe politique congolaise, il n’y a pas mieux que celle-ci. Les dirigeants doivent montrer qu’ils sont véritablement au service du pays et ne pas se comporter en syndicats de défense de leurs propres intérêts. »

Dans la ligne de mire, des fonds jugés opaques

Pour l’Observatoire de la dépense publique (Odep), une ONG congolaise, il y a des dizaines, voire des centaines de millions de dollars d’économies à réaliser, non seulement sur les salaires, mais aussi sur les frais de fonctionnement des institutions, au niveau national comme provincial. Elle vise notamment des fonds jugés opaques et logés au Parlement ou à la présidence.

« Le fonds spécial d’intervention et le fonds secret de recherche, c’est notre combat depuis des années. Nous avons toujours demandé qu’on puisse réguler l’utilisation de ces fonds, parce que nous les jugeons toujours opaques, on donne à des services qui sont non attitrés », explique Valery Madianga, le chargé de communication de l’Odep.

Pour l’Odep, rien que sur ces deux lignes, au titre du budget 2020, 85 millions de dollars pourraient être officiellement économisés, c’est plus de la moitié de l’argent réclamé aujourd’hui par la coordination de la riposte. Et ce, même si l’ONG continue d’estimer que ce budget de 11 milliards cette année était irréaliste au vu des recettes réelles du pays et qu’il faudra un plus que jamais un collectif budgétaire.

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