L’un des trois principaux groupes armés séparatistes anglophone au Cameroun se rallie à l’appel au cessez-le-feu « partout dans le monde » lancé lundi par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres dans le contexte de lutte contre le Covid-19.
Le courrier est daté du 25 mars et signé à Accra au Ghana. Le mouvement des Forces de défense du Cameroun du Sud (Socadef) du leader indépendantiste Ebenezer Akwanga s’y engage à cesser les hostilités à compter du dimanche 29 mars et pour quatorze jours, mais précise qu’il maintiendra ses positions prêtes à se défendre au besoin.
Raison invoquée : permettre aux humanitaires de circuler en zones anglophones pour prévenir et lutter contre l’épidémie de Covid-19, comme l’a réclamé le secrétaire général de l’ONU.
Une initiative saluée par Antonio Guterres
Le secrétaire général des Nations unie Antonio Guterres « salue » cette annonce par la voix de son porte-parole et appelle les autres groupes armés à faire de même et toutes les parties à renouer le dialogue. Lundi 23 mars, il avait lancé un appel « à un cessez-le-feu immédiat, partout dans le monde » afin de préserver les civils les plus vulnérables dans les pays en conflit face à la « furie » du coronavirus. Jeudi soir, les autorités camerounaises avaient recensé 88 cas de coronavirus, à Yaoundé, Douala et Bafoussam.
Cette annonce intervient alors que les séparatistes ont par ailleurs enregistré d’importants revers sur le terrain récemment, et que depuis plusieurs semaines, selon les informations de RFI, de discrètes négociations ont repris pour trouver une issue à ce conflit.
Pas de réponse du gouvernement
Reste à savoir ce que sera l’impact sur le terrain de cette déclaration ? Le mouvement séparatiste anglophone est constitué d’une « multitude de petites milices répondant à plusieurs leadership politiques différents », rappelle Arrey Elvis Ntui, chercheur à l’International Crisis Group. Or, pour le moment, seul le mouvement Socadef a répondu à l’appel des Nations unies.
« Même si ce n’est pas la fin des hostilités, la portée symbolique de ce geste reste forte », estime un analyste proche du dossier, dans la mesure où Ebenezer Akwanga est « un pionnier du nationalisme anglophone ».
Quant aux autorités et forces de sécurité camerounaises, dans son courrier, le leader indépendantiste leur demande à elles aussi de s’engager dans un « cessez-le-feu ». Jeudi soir, elles n’avaient pas encore réagi.
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