Les 96 personnes testées positives au Covid-19 ont été prises en charge par les différents hôpitaux du pays et seront traités avec de chloroquine. Et d’après le professeur Moussa Seydi, en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 à l’hôpital de Fann de Dakar, les résultats sont déjà encourageants.
Avec notre correspondant à Dakar, William de Lesseux
Moussa Seydi, figure de la lutte contre le coronavirus dans le pays, grand spécialiste des maladies infectieuses a pris connaissance avec attention des tests réalisés par l’infectiologue Didier Raoult en France, à Marseille. Concrètement Moussa Seydi dans une vidéo annonce qu’il a décidé à Dakar d’utiliser de l’hydroxychloroquine une molécule quasiment identique à la chloroquine.
Pour l’instant le test a été réalisé sur les patients de l’hôpital de Fann, le tout premier centre de prise en charge. Et la substance permettrait d’après le professeur de faciliter la guérison du coronavirus. Les tests vont se poursuivre. Moussa Seydi annonce que si 100 patients testés ne présentent pas d’effets secondaires trop graves, il suivra les préconisations du professeur Raoult qui avait suggéré d’ajouter un antibiotique, l’azithromycine. Si tous les tests sont concluants, cette ébauche de traitement sera généralisée à tous les patients du Sénégal.
Avertissement de l’OMS
Néanmoins, l’usage de la chloroquine n’est pour l’instant pas recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. « Il faut donc être très prudent avec cette hydroxychloroquine », a averti l’OMS en début de semaine. « Des études réduites et non aléatoires, réalisées à partir d’observations, ne nous apporteront pas les réponses dont nous avons besoin », expliquait le directeur de l’institution. La molécule est aussi la source de « faux espoirs », dit encore l’OMS.
Deuxième danger : l’automédication. Il faut absolument proscrire la prise de Nivaquine ou Plaquenil, les noms commerciaux du produit qui sont deux antipaludéens. Le professeur Moussa Seydi lui-même a bien insisté : il ne faut pas prendre cette substance sans la supervision d’une équipe médicale. Les tests réalisés par le médecin sont très encadrés.
Se rendre dans les pharmacies pour les dévaliser en chloroquine c’est jouer les apprentis sorciers et priver certains malades chroniques, d’autres maladies d’un traitement souvent précieux. Donc prudence et surtout patience : il faudra voir dans la durée si les tests du professeur Seydi s’avèrent bien concluants dans la lutte contre le coronavirus.
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