En RDC, y a-t-il des détournements massifs au ministère de l’Enseignement supérieur à la faveur de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire ? Plusieurs voix se sont élevées ces derniers jours au sein de la coalition présidentielle Cach, pour dénoncer le recrutement ou la création de postes d’enseignants fictifs, allant jusqu’à mettre en cause le ministre de tutelle, issu du FCC, la coalition pro-Kabila.
Pour le vice-ministre de l’Enseignement, Didier Budimbu, issu de la coalition Cap pour le changement, il est faux de parler de recrutements d’enseignants fictifs à la faveur de la mesure de gratuité de l’éducation. À l’heure actuelle, il y a une procédure d’identification en cours d’enseignants payés jusqu’ici par les parents, mais qui n’ont jamais été reconnus par l’État.
Ce sont ce qu’on appelle les nouvelles unités qui pourraient être rémunérées pour la première fois au mieux en avril : « Par rapport aux nouvelles unités, elles sont identifiées. Et dans la commission, il y a la primature, le ministère du Budget, le ministère des Finances, la présidence de la République et il y a aussi une commission qui vient de la Banque mondiale pour surveiller tout cela. Vous allez me dire que ces ministères et cette institution qui est la Banque mondiale vont se mettre ensemble pour créer des fictifs ? Non. C’est archi faux », déclare Didier Budimbu.
Vers un audit général ?
L’un des principaux cas de recrutements frauduleux avérés, toujours selon le vice-ministre, porte sur l’embauche à Kinshasa d’une dizaine d’agents du Service national d’Identification des élèves (Sernie) : « Avant même que le député, l’honorable Tony Mwaba, qui est de ma famille politique, ne monte au créneau, je crois qu’une semaine avant, on avait remarqué qu’au niveau du Sernie, il y avait quand même des abus, et le ministre d’État avait instruit le secrétaire général pour annuler tout ce qui était sorti comme affectation. Et au niveau de la ville de Kinshasa, toutes ces affectations avaient déjà été annulées. »
L’autre cas, c’est celui de la duplication d’un arrêté de 2018 qui aurait permis à un agent de donner des autorisations de fonctionnement à 80 écoles, certaines fictives d’autres non. En raison de ces abus, le ministère dit avoir sollicité la possibilité de faire un audit général sur la paie dans le secteur. Mais à ce jour, il peine à trouver un financement.
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