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Burundi: quelle riposte en cas de coronavirus?

Le Burundi est le seul pays des Grands Lacs qui, officiellement, n’a recensé aucun cas de coronavirus jusqu’ici. Une exception qui laisse la société civile très sceptique. Que prévoit ce pays pour se prémunir de la pandémie ? RFI a eu accès au plan de riposte du pays qui compte une dizaine de respirateurs pour près de 12 millions d’habitants.

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Au Burundi, le pouvoir a mis en place des mesures pour faire barrage à la pandémie, notamment l’installation d’un centre de quarantaine pour les voyageurs, l’interdiction d’accès des voyageurs en provenance d’une vingtaine de pays les plus atteints et depuis hier, l’interdiction du transport aérien des passagers pour une semaine. Le tout en continuant à faire jouer des matchs de football, à organiser des meetings de pré-campagne électorale.

Le plan de riposte contre le coronavirus est déjà en place. RFI a pu le consulter. Actuellement, le pays ne compte qu’une dizaine de respirateurs pour près de 12 millions d’habitants. Avec en première ligne, le centre de Mudubugu au nord de Bujumbura, qui a été construit par l’OMS pour accueillir d’éventuels cas d’Ebola lorsque cette maladie sévissait dans le Congo voisin. Il compte 24 lits. Si ce centre est « dépassé », selon ce plan de riposte, le centre de kinésithérapie du CHU de Kamenge sera alors réquisitionné. Pour le reste du pays, une centaine de lits, à raison de cinq par hôpital provincial, vont être réservés à d’éventuels malades du coronavirus.

Environ 15 000 masques disponibles

Côté équipements, le Burundi dispose à ce jour d’environ 12 000 masques FFP2 et à peine de 3 100 masques chirurgicaux, ainsi que de quelque 70 000 gants stériles, selon un inventaire dressé par le Service des urgences et gestion des catastrophes. « Trop peu », selon un médecin, pour qui le plus grand problème est, pour le moment, celui des machines PCR qui servent à faire les tests du coronavirus.

L’Institut national de santé public, le seul organisme habilité à les pratiquer, ne dispose que de deux appareils de ce type et il n’y a de réactifs que pour uniquement une centaine de tests. Conséquence, Kira Hospital, l’une des meilleures cliniques du pays vient de sortir un communiqué qui annonce aux personnes provenant de pays à risque et qui présentent les signes cliniques du COVID-19, qu’il n’est pas « un centre de dépistage ni de prise en charge » de cette maladie, avant de les renvoyer auprès du ministère de la Santé qui tient à tout garder sous son contrôle.

En réalité « on a zéro cas, car on a zéro test pratiqué jusqu’ici », dit avec amertume un autre médecin du secteur public, en pointant une volonté de « nier » la réalité. Ce que démentent farouchement les autorités.

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