Environ 400 000 électeurs des régions anglophones du Cameroun étaient appelés aux urnes dimanche 22 mars pour des législatives partielles. 13 sièges de députés en jeu sur 180, dans 11 circonscriptions, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest anglophone, en proie à un conflit depuis plus de 3 ans et où les résultats du scrutin du 9 février ont été annulées par le Conseil constitutionnel. Un scrutin dans un contexte sécuritaire toujours tendu.
Cette fois encore les séparatistes avaient appelé aux boycott et menacé de représailles quiconque sortirait de chez lui pour aller voter. Dans ce contexte tendu, « les élections ont pu se tenir mais dans plusieurs localités des violences ont été signalées », assure Gabriel Nonetchoupo, de la Commission nationale des droits de l’homme.
Des témoins rapportent des échanges de tirs entre armée et séparatistes à Bamenda en fin d’après-midi, après une journée relativement « calme », mais aussi par exemple à Bafut dans la matinée, où selon le député d’opposition sortant Fusi Namukong, « la plupart des électeurs décidé à braver le boycott, ont dû renoncer ». « Beaucoup ne se sentaient de toute façon pas concernés par cette élection », assure un observateur local.
Aucun taux de participation officiel n’a été dévoilé. Dans une très courte déclaration le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji, s’est simplement félicité que le scrutin se soit tenu selon lui « dans le calme et la transparence », sans aucun incident majeur susceptible « d’entacher sa crédibilité ».
Une déclaration « semblable à celle faite lors des élections de février », notait dimanche soir Jean Robert Wafo, porte-parole du parti d’opposition SDF. Ce qui n’avait pas empêché alors le Conseil constitutionnel d’annuler le vote dans ces circonscriptions.
NewsletterAvec la Newsletter Quotidienne, retrouvez les infos à la une directement dans votre boite mail