En Tunisie, le président vient de nommer un nouveau chef de gouvernement après l’échec du précédent. Elyes Fakhfakh, ingénieur de 47 ans, va devoir former une équipe et la soumettre au vote de confiance du Parlement. En cas d’échec, ce dernier pourrait être dissous mi-mars.
Le président de la République n’a pas cédé aux pressions des grands partis en tranchant en faveur d’Elyes Fakhfakh. L’ancien ministre du Tourisme puis des Finances sous les deux gouvernements de la Troïka, dès 2011, s’est révélé l’une des personnalités les moins partisanes politiquement.
Il fut certes candidat malheureux à la présidentielle de septembre, avec 0,34 % au premier tour, récoltant 11 500 voix, mais ses compétences ont été mises en avant, ces derniers jours, dans sa capacité à travailler au redressement économique du pays.
Après l’échec d’Habib Jemli, candidat proposé par Ennahdha, qui n’a pas recueilli la confiance du Parlement, le 10 janvier dernier, le chef de l’État a consulté les partis politiques qui lui ont fourni, par écrit, les noms d’une vingtaine de candidats.
Elyes Fakhfakh va devoir, dans le mois qui vient, former un gouvernement capable de récolter au moins 109 des 217 voix du Parlement. La tâche s’annonce ardue tant l’hémicycle issu des législatives d’octobre est constitué d’une mosaïque de partis dont le premier, Ennahdha, compte 54 députés, suivi par Qalb Tounes avec 36 représentants.
La menace d’une dissolution du Parlement pourrait pousser les députés à trouver des compromis afin d’éviter la convocation d’élections législatives anticipées.