En RDC, la dernière déclaration de Félix Tshisekedi est très commentée. De Londres, au Royaume-Uni, le chef de l’État congolais s’est exprimé, sur l’alliance politique nouée avec le camp de son prédécesseur, Joseph Kabila, majoritaire à l’Assemblée nationale.
Avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
C’est presque une tradition chez Félix Tshisekedi : profiter de chaque déplacement à l’étranger pour aller à la rencontre de la diaspora et faire des mises au point vis-à-vis de son partenaire. Il faut dire que les populations congolaises qui vivent à l’extérieur, ses partisans notamment, sont souvent assez hostiles à l’ancien chef de l’État.
Félix Tshisekedi leur a promis qu’il serait intraitable : « C’est vrai que parmi nos compatriotes, tous ne sont pas animés de bonnes intentions. Dans notre coalition, tout le monde n’est pas attaché à la victoire du peuple. Je suis au pouvoir par la volonté du peuple et de dieu, et non par la volonté d’un homme. Ma mission est de servir mon peuple. Celui qui s’y opposera, surtout s’il s’agit d’un ministre nommé par moi, sera sanctionné. Tous les jours, quand je préside le Conseil des ministres, je rappelle aux ennemis du FCC [Front commun pour le Congo] que je sais qu’ils ont signé des documents. Jusqu’à présent, je n’ai vu aucun ministre s’opposer à mes décisions. Mais certains ministres me disent qu’ils subissent des pressions. Certains parmi nous, disent-ils, nous demandent de ne pas faire le travail tel que l’on veut. Le peuple congolais m’a confié une mission, et je dois rendre compte à ce peuple. Et celui qui ne veut pas suivre mes instructions et qui s’attachera aux instructions de sa famille politique, il sera viré. »
Vers une dissolution du Parlement ?
L’assistance applaudit, encore plus fort quand le président menace de dissoudre le Parlement numériquement dominé par le FCC : « Certains commencent à me prêter des intentions que je n’ai pas. Ils disent qu’après une année, je vais dissoudre l’Assemblée nationale. Mais je leur dis : je ne peux pas dissoudre l’Assemblée nationale tant qu’il n’y a pas crise. Mais si je me rends compte que la mission pour laquelle je suis à la tête du pays d’être au service de mon peuple et que l’on commence à faire obstruction à cette mission, je serai contraint en fin de compte de prendre la décision de dissoudre l’Assemblée nationale. »
Un ton offensif quand ces 12 derniers mois, le président Tshisekedi a connu des difficultés à voir ses décisions appliquer, comme les ordonnances nommant les nouveaux mandataires de la Gécamines et de la Société nationale des chemins de fer, décriés par le camp de son prédécesseur. De nombreuses nominations qui dit-on, font l’objet de négociations sont également attendues, comme quelque 40 ambassadeurs et les membres du bureau du Conseil supérieur de la magistrature.