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Libye: le président turc Erdogan reste prudent après l’accord de Berlin

De retour de Berlin, Recep Tayyip Erdogan semble partagé entre son intérêt à saluer des avancées après l’engagement des principaux pays concernés par le conflit en Libye à respecter l’embargo sur les armes afin de parvenir à un cessez-le-feu durable et la prudence quant à la suite, car rien ne garantit encore la réussite de l’accord.

Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer

À l’issue d’un sommet sous l’égide de l’ONU organisé dimanche à Berlin, les dirigeants des principaux pays concernés par le conflit en Libye se sont engagés à respecter l’embargo sur les armes afin de parvenir à un cessez-le-feu durable. La Turquie, qui soutient militairement le Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli face à l’offensive du maréchal Khalifa Haftar, a signé cet accord.

« La présence de la Turquie en Libye a accru les espoirs de paix »

Si l’accord de Berlin prévoit le renoncement aux interférences étrangères, cela n’a pas empêché le président turc d’estimer ce lundi, de retour de la conférence, que l’intervention de son pays – intervention diplomatique aux côtés de la Russie, intervention militaire avec l’envoi de soldats sur place – a permis de créer « un équilibre et la base d’un cessez-le-feu ». « La présence de la Turquie en Libye a accru les espoirs de paix », veut-il croire.

Mais paradoxalement, Recep Tayyip Erdogan minimise aussi cette présence. « Nous n’avons envoyé là-bas que des formateurs, pas une force militaire », argue-t-il, avant de se demander pourquoi la présence en Libye de paramilitaires russes – 2 500 hommes, selon lui – ne fait pas davantage débat.

La balle dans le camp du maréchal Haftar

Selon le chef de l’État turc, la balle est dans le camp de Khalifa Haftar et de ses soutiens, à commencer par la Russie et les Émirats arabes unis. Il refuse de jouer un rôle de « médiateur » entre les deux camps, que personne ne lui avait d’ailleurs attribué. « Je ne m’assois jamais à la table d’un terroriste », se justifie-t-il quand même. Recep Tayyip Erdogan refuse aussi à l’Union européenne un rôle de « coordinateur » dans ces efforts de paix, préférant voir l’ONU endosser cette responsabilité.

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