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Libye: quelle mission pour la conférence de Berlin?

La conférence de Berlin sur la Libye, qui se tient ce dimanche 19 janvier en présence de onze pays, constitue pour l’ONU une initiative différente de toutes celles qui ont précédé et qui ont cherché à résoudre la crise libyenne. Elle n’a pas l’ambition de résoudre cette crise mais elle cherche à mettre en place un mécanisme qui pérennise – à terme – le cessez-le-feu actuellement en vigueur, en reprenant le dialogue politique entre Libyens.

Selon l’envoyé spécial de l’ONU en Libye Ghassan Salamé, la conférence de Berlin a également vocation à mettre en place un Comité de suivi incluant les pays impliqués en Libye et qui participent à cette conférence de Berlin.

Réunions régulières

Pour Ghassan Salamé, ce sont les pays qui interviennent en Libye – soit militairement soit en usant de leur influence auprès des partis libyens – qui doivent revenir à davantage de neutralité pour aider les Libyens à sortir de l’impasse.

Selon l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, le Comité international de soutien incluant les pays participant à Berlin, une fois formé, devrait se réunir régulièrement pour examiner les avancées dans le dossier libyen.

Discussions politiques à Genève

Ce dimanche, Ghassan Salamé doit présenter aux représentants de la communauté internationale présents à la conférence de Berlin, son plan pour une sortie de crise qui passe par un retour au dialogue politique.

Selon nos informations, le Haut conseil de l’État, basé à Tripoli, et le Parlement libyen, basé dans l’est de la Libye, et favorable au maréchal Haftar, ont déjà nommé les membres de leurs équipes pour participer prochainement à des discussions politiques à Genève. Ghassan Salamé a déjà adressé des invitations. Deux autres comités seront également formés, l’un militaire et l’autre économique.

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Depuis déjà quelques heures, le quartier gouvernemental autour de la chancellerie où se tient cette conférence ressemble à une forteresse imprenable, écrit notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Il est vrai qu’il y a longtemps qu’une conférence de cette taille n’a pas eu lieu à Berlin.

L’Allemagne, qui a lancé le processus de Berlin à l’été 2019 avec plusieurs rencontres, estime avoir pris des risques, mais juge aussi que le seul fait que cette conférence ait lieu est déjà un succès en soi, notamment en raison de la participation des deux camps rivaux libyens sur place avec Fayez el-Sarraj et Khalifa Haftar. Les deux hommes ne devraient pas être assis avec les autres délégations dans la même salle, mais sans doute dans des pièces séparées dans la chancellerie.

Communiqué préparé en amont

Le projet de communiqué final préparé en amont de la conférence veut mettre fin aux ingérences étrangères, multiples en Libye, obtenir un engagement sur le respect de l’embargo, sur les livraisons d’armes ; un appel à un arrêt total et durable des hostilités doit être lancé ; le débat sur l’éventuel envoi sur place d’une force internationale est discuté, mais loin d’être acquis. Hier, la ministre de la Défense allemande, Annegret Kramp-Karrenbauer, affirmait que l’Allemagne y jouerait un rôle si une telle intervention devait avoir lieu.

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