Colère des deux syndicats de magistrats contre le gouvernement malien. Dans un communiqué conjoint publié vendredi 17 janvier à Bamako, et lors d’une rencontre le jour suivant avec des journalistes, le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (Sylima), ont dénoncé « l’immixtion du gouvernement dans les affaires judiciaires ».
Selon les magistrats des syndicats SAM et Sylima, ce coup de colère à l’encontre du gouvernement malien est dû aux conditions d’annonce du nouveau report du procès de Aya Amadou Sanogo, chef de l’ex-junte en détention et qui devait être jugé le 13 janvier avec d’autres militaires pour « assassinats et complicité d’assassinat », dans l’affaire d’une vingtaine de militaires bérets rouges en 2012 et retrouvés dans une fosse commune de Kati, près de la capitale malienne.
Informés par un tweet
Les deux syndicats affirment avoir « curieusement appris » sur les réseaux sociaux ce report par un tweet. « Les raisons de ce report, écrivent les magistrats citant toujours le gouvernement, tiendraient à des contraintes majeures liées à la préservation de l’ordre public et à la cohésion au sein des forces armées ».
Courroucés, fâchés, les magistrats invitent le gouvernement à respecter la séparation des pouvoirs. En clair, il n’appartient pas à l’exécutif d’annoncer ce report. Bourama Kariba Konaté, président par intérim du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) le dit : « Nous condamnons donc avec vigueur et avec la plus grande fermeté cette attitude du gouvernement du Mali qui jure avec l’orthodoxie républicaine puisque donnant l’impression qu’une justice aux ordres ».
Résidence surveillée
Amadou Sanogo, d’après nos informations, est toujours à Bamako et est plutôt plus en résidence surveillée que dans une prison.