Une plateforme d’ONG congolaises œuvrant pour la défense des droits l’homme a exigé samedi 18 janvier à Brazzaville la démission de Jean-Jacques Bouya, puissant ministre de l’Aménagement du territoire en charge des grands travaux. Ces ONG sont écœurées, entre autres, par l’éboulement survenu le 9 janvier d’une partie de la route de la corniche de la capitale congolaise aménagée pour plus de 72 milliards de FCFA (plus de 110 millions d’euros) il y a moins de quatre ans grâce à un préfinancement chinois.
L’effondrement d’une partie de l’emblématique route de la corniche est la conséquence certes du réchauffement climatique, mais ce phénomène peut en aucun cas épargner l’incapacité et la culpabilité de certains dirigeants congolais, selon Trésor Nzila, membre de la plateforme d’ONG qui réclame la tête du ministre Jean-Jacques Bouya.
« Le ministre Jean-Jacques Bouya est la responsabilité de conduire la politique des grands travaux dans notre pays. Et, nous avons constaté que sa politique est contre-productive ; tout ce qu’il mène comme action finalement, ce sont des infrastructures qui ne sont pas durables. Face à cette situation, nous demandons simplement sa démission », déclare M. Nzila.
Également membre de la plateforme, Jo Washington Ebina dénonce pour sa part une mauvaise pratique de rétrocommissions dans la passation des marchés publics. « Les commissions sont trop importantes et à la fin le travail est bâclé. C’est ça la réalité du Congo et nous ne pouvons plus accepter cela. Voilà pourquoi nous demandons la démission du ministre Jean-Jacques Bouya », lâche M. Ebina.
C’est depuis 2002 que Jean-Jacques Bouya est à la tête de la délégation générale des grands travaux qui fait désormais partie intégrante du ministère de l’Aménagement du territoire. Cette délégation générale, rappellent les ONG, coordonne tous les travaux de construction dont le seuil de financements serait de 500 millions de FCFA (760 000 euros).