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[Reportage] Invasion de criquets au Kenya: le ministre de l’Agriculture à Isiolo

L’invasion de criquets sans précédent depuis 25 ans dans la Corne de l’Afrique se poursuit. Au Kenya, l’ampleur du phénomène est même inédite depuis plus de 60 ans. Critiquées par leur manque de réactivité, les autorités tentent de rassurer la population. Moins d’une semaine après sa nomination, le nouveau ministre de l’Agriculture, Peter Munya, s’est rendu dans l’une des régions les plus touchées, à Isiolo, au nord de Nairobi.

Depuis le début de la crise, le gouvernement kényan est critiqué pour sa réaction trop tardive et  l’utilisation de produits inefficaces. Après son tour en avion pour assister à la pulvérisation de pesticide, Peter Munya a voulu rassurer tout le monde : « Nous faisons des progrès. Nos produits ont un impact rapide. Et nous en avons suffisamment de quantité en réserve. Nous pensons avoir un contrôle total de la situation désormais. »

Alors que certains pays voisins combattent les acridiens depuis des décennies, la dernière invasion de cette ampleur au Kenya date de 1961, sous la colonisation. Pour Peter Munya, les Kényans doivent en tirer des enseignements. « Il y a des leçons à retenir, des expériences à partager, écouter les pays qui ont plus de savoir-faire, pour être plus efficaces dans l’avenir, affirme-t-il. Nous pensons à un plan sur le long terme. Nous avons déjà des ressources pour former davantage d’équipes, dans une douzaine de comtés. En ayant bien sûr des quantités de produits stockés, avec un programme, pour qu’à la prochaine urgence, nous soyons prêts. »

La saison des criquets devrait se poursuivre deux à trois mois. Entre-temps les œufs pondus devraient éclore. « On va laisser les œufs éclore. Ils produiront des nymphes qui se transformeront en larves. Nous les viserons avant qu’elles ne puissent voler », explique Stephen Njoka, directeur de l’organisation régionale de contrôle des criquets.

On attend encore une évaluation des dégâts entraînés par l’invasion en cours. Certains craignent de graves conséquences sur les récoltes et les pâturages, jusqu’à mettre plusieurs régions en situation d’insécurité alimentaire.

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