En Centrafrique, suite du procès des anti-balaka accusés de crimes commis à Bangassou en 2017. A la barre, se sont succédé plusieurs membres importants du groupe, dont Kévin Béré Béré, l’un des commandants. La salle était pleine et de nombreuses victimes étaient également présentes.
Dans la salle d’audience, le public écoute religieusement, réagit parfois aux commentaires des accusés. Dans l’auditoire, parmi les plaignants, un homme suit attentivement les débats. Si lui vit aujourd’hui à Bangui, où se déroule ce procès, il est accompagné de sa sœur qui a fait exprès le déplacement de Bangassou.
« Ils ont brûlé tous nos biens. Nous venons pour que ce procès soit vraiment correct et que nous ayons gain de cause. Ils sont en train de nier pour rien. Ça me choque, je ne peux pas. En tout cas, ça m’énerve quand je les entends tout nier. »
Mettre fin à une certaine impunité
Ce procès est très suivi dans le pays. Il est même retransmis en direct sur la radio nationale centrafricaine. Une bonne chose pour Maître Albert Panda, membre du collectif des avocats dédié à la défense des victimes.
« Ce procès doit aussi avoir un caractère éducatif, faire en sorte que les gens comprennent que à un moment donné, on se sent très fort, on a les armes et on fait n’importe quoi, mais tout ça, ça finit par s’arrêter un jour. Et ceux qui ont posé ces actes-là, il y a de très fortes chances pour qu’ils soient rattrapés par la justice. Et maintenant, ils doivent rendre des comptes. Les gens [doivent comprendre] que poser de tels actes dans une société, ce n’est pas acceptable et ça doit pouvoir être sanctionné. Et ils sont là pour ça justement. »
Il s’agit aussi pour ces victimes que l’on reconnaisse officiellement leurs pertes.