Au Tchad, les avocats de l’ancien chef rebelle, Mahamat Abdelkader alias Baba Ladde sont en colère. Emprisonné depuis cinq ans après avoir été accusé de rébellion par les autorités tchadiennes, Baba Laade a fini de purger sa peine depuis le 5 janvier, mais reste toujours détenu.
Après son ralliement sans condition au régime de Ndjamena en septembre 2012, Baba Ladde a été nommé préfet de la grande Sido, au sud du Tchad à la frontière centrafricaine. Mais il se brouille très rapidement avec les autorités tchadiennes et s’enfuit en Centrafrique d’où il sera interpellé et remis au Tchad par les Nations unies.
Il attendra longtemps avant d’être jugé et condamné à huit ans de prison, une condamnation qu’il purge depuis au bagne de Koro Toro, en plein désert tchadien. Entre-temps, une remise de peine collective est accordée à plusieurs prisonniers dont Baba Ladde qui devrait être libéré depuis dix jours. Or il est toujours en prison, ce que ne comprend pas Me Alain Kagonbe, un de ses avocats. « Comme tous les autres prisonniers, il a bénéficié du décret portant remise collective de peine. J’ai frappé à toutes les portes, mais on refuse de remettre en liberté Baba Ladde »
Selon des sources judiciaires, le retard est lié essentiellement à des difficultés d’ordre pratique. Sinon, rien ne s’oppose à la libération de l’ancien gendarme qui est logé à la même enseigne que plusieurs autres prisonniers.