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Niger: l’attaque de Chinagoder, symbole de la montée en puissance de l’EIGS

L’État islamique au Grand Sahara a revendiqué ce mardi 14 janvier l’attaque de la base militaire nigérienne de Chinagoder, qui a coûté la vie à 89 soldats nigériens, jeudi dernier. Ce groupe jihadiste, qu’on disait pourtant en perte de vitesse il y a un an, semble poursuivre sa montée en puissance.

L’État islamique au Grand Sahara (EIGS), groupe fondé par Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, est très actif dans la zone « des trois frontières », entre le Mali, le Burkina et le Niger, où il a mené plusieurs attaques contre des camps militaires : à Indelimane au Mali en novembre dernier, puis début décembre à Inates au Niger.

En multipliant les attaques meurtrières contre des camps militaires, le groupe EIGS a démontré son efficacité tactique et sa capacité à mener des actions de plus en plus sophistiquées. Le groupe jihadiste peut désormais aligner plusieurs centaines d’hommes pour submerger les positions des armées régulières en les attaquant sur plusieurs côtés.

La soudaineté de cette montée en puissance pose question. En 2018, le groupe jihadiste était sous pression et subissait les actions répétées de Barkhane, des forces armées maliennes et des groupes d’autodéfense du MSA et du Gatia (Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés). Mais la fin de cette collaboration entre troupes régulières et miliciens aurait laissé un peu de répit au mouvement djihadiste pour se régénérer.

« Circulation des combattants »

Le journaliste mauritanien Lemine Ould Mohamed Salem estime que l’EIGS a bénéficié de l’allègement du dispositif sécuritaire dans la région pour « élargir ses recrutements » en « profitant de l’existence de conflits locaux » et « d’un sentiment de marginalisation » des populations victimes d’exactions.

Fort de ces effectifs, l’EIGS a pu mener des attaques spectaculaires contre les bases militaires locales, pour prendre le contrôle d’armes et de munitions et constituer son arsenal.

Autre facteur : les points de convergences avec les autres groupes jihadistes de la région, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, affilié à Al-Qaïda. Le chercheur Yvan Guichaoua estime « qu’il y a pu y avoir ponctuellement une mutualisation de moyens » et « une circulation des combattants » entre les deux groupes.

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