Tripoli a vécu dimanche 12 janvier une première journée de cessez-le-feu sans incident. Une tranquillité habituelle dans le centre-ville de la capitale libyenne qui n’a jamais été touché par les combats qui se déroulaient à plus de 10km au sud. Depuis neuf mois et le lancement du siège de Tripoli par Khalifa Haftar le 4 avril, les habitants vaquent à leurs occupations comme si de rien n’était, ou presque.
Alors que retentit l’appel à la prière de la mi-journée, Mohamed et ses amis étudiants entament comme tous les jours leur partie de cartes sur la terrasse d’un café situé au centre-ville. Pour eux, c’est comme si les lignes de fronts situés dans les faubourgs sud de la ville n’existaient pas : « Je ne peux pas m’imaginer partir de Tripoli. Les zones de combats, on considère que ça se déroule loin. C’est pourquoi on vient ici tous les jours. »
Sur l’emblématique Place des martyrs, les familles profitent, elles, du soleil pour nourrir les pigeons, acheter de la barbe à papa et offrir à leurs enfants un tour à cheval auprès de Mounir : « Les familles viennent selon l’intensité des bombardements, dit-il, l’argent qu’elles possèdent. Mais elles ont besoin de sortir de leurs maisons pour se trouver du réconfort. »
Un réconfort que les familles peuvent aussi trouver dans les rayons des supermarchés où le prix de certaines denrées importées comme le chocolat a baissé de 40 % car l’approvisionnement de la capitale n’a jamais cessé comme cela a été craint au début de l’offensive de Haftar en avril.