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Grève en Guinée: le syndicat enseignant ne veut pas parler recensement

En Guinée, les enseignants sont en grève illimitée depuis le jeudi 9 janvier. Ils réclament une augmentation de leur salaire de base et le recrutement dans la fonction publique de quelques 11 500 contractuels. Une réunion avec le gouvernement est prévue lundi 13 janvier.

Les autorités disent entamer le dialogue avec les syndicats qui sont conviés à une réunion, lundi matin, au ministère du Travail. Un point sera abordé: le recensement des enseignants.

Joint par RFI, Lansana Komara, ministre de l’Emploi et du Travail explique pourquoi : « Il y a, au jour d’aujourd’hui, un seul point qui est en cours. Ce point concerne le recensement des enseignants pour voir combien d’effectifs il existe dans le fichier, afin de redéployer ces salaires sur les salaires des enseignants. Nous avons ouvert le dialogue. Nous avons ouvert la négociation avec les syndicalistes pour que nous puissions nous entendre sur tous les points. Le lien n’est pas bon. L’essentiel est que l’on se comprenne pour éviter, à notre pays, le chaos et la désolation que certains souhaitent ».

Cependant, les enseignants ne parlent pas le même langage. Hors de question, pour eux, de prendre comme référence le recensement dans ces négociations, comme l’explique, de son côté, Aboubacar Soumah, secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée.

« Ce fichier a été littéralement saboté par le gouvernement à travers le président de la commission [recensement du personnel enseignant] qui est le professeur Bano [Barry]. Tous ces résultats qui ont été obtenus ont été complètement sabotés par le gouvernement. Donc, nous n’allons plus revenir sur cela », a-t-il souligné.

Aboubacar Soumah insiste sur le fait qu’il n’est pas possible de négocier les salaires des enseignants sur la base du recensement : « Non, pas question de négocier sur ce point. On demande maintenant une proposition parce qu’ils ont saboté le recensement. Le budget est là. Il y a des lignes budgétaires qui ne sont pas ventilées. Donc, c’est possible. Maintenant qu’ils ont de l’argent, nous voulons une proposition concrète ».

En Guinée, samedi 11 janvier, neuf enseignants et deux lycéens ont été placés en garde à vue pour « violence, menaces et troubles », selon leur avocat, Me Salifou Beavogui.

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