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Ouganda: «L’opposition n’a pas d’espace pour échanger avec la population»

Les organisations ougandaises des droits de l’homme s’inquiètent de la répression dans le pays, à un an des élections présidentielles. La police a arrêté cette semaine lors d’une réunion publique le député d’opposition et chanteur Bobi Wine, qui a annoncé son intention d’être candidat au scrutin présidentiel. Robert Kyagulanyi alias Bobi Wine tentait d’organiser des réunions consultatives sur ce sujet.

La police ougandaise a arrêté lundi le député d’opposition et chanteur Bobi Wine, dispersant ses partisans à coups de gaz lacrymogène, lors d’une réunion publique en vue de la présidentielle de 2020. Plus connu sous son nom d’artiste Bobi Wine, Robert Kyagulanyi, 37 ans, élu député en 2017, est devenu le porte-parole d’une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime vieillissant du président Yoweri Museveni, âgé de 74 ans. Le porte-parole de la police, Fred Enanga, a confirmé l’arrestation de Bobi Wine et de plusieurs membres de son entourage.

Contacté par RFI, Oryem Nyeko de l’ONG Human Rights Watch, explique en quoi la répression policière de cette semaine n’est pas de bon augure en Ouganda.

« Il n’y a pas que le mouvement de Bobi Wine qui fait l’objet de répression. L’opposant Kiza Besigue et son mouvement, le Forum pour le changement démocratique sont régulièrement visés par la police. L’année dernière, par exemple, ce parti avait prévu une série de meetings à travers le pays, qui ont été l’un après l’autre bloqués par la police.  

On empêche également les médias de couvrir les rencontres de l’opposition politique. Et pas plus tard que lundi, le porte-parole de la police a annoncé que toute réunion politique organisée au domicile d’un particulier était interdite. Or selon la loi sur l’ordre public, trois personnes constituent un rassemblement.

Donc de façon générale, on assiste à une restriction de plus en plus importante de l’espace dans lequel les partis politiques peuvent s’exprimer. L’opposition politique n’a pas d’espace pour pouvoir échanger avec la population et doit souvent faire face à une répression croissante. Ce n’est pas neuf dans ce pays, mais c’est de plus en plus préoccupant, alors que les élections présidentielles prévues l’année prochaine se rapprochent. Ce n’est pas un bon signe. »

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