Selon un rapport du bureau conjoint des Nations unies et des droits de l’homme (BNUDH), les tueries dans le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ». Vendredi à Bunia les représentants des communautés Lendu et Hema se sont montrés très réservés au moment de commenter ce rapport.
Certains leaders Lendus demandent à l’ONU « de ne pas faire d’amalgame et de dissocier les miliciens de l’ensemble de la communauté Lendu ». Ainsi, ils se montrent très réservés par rapport à l’usage du terme génocide.
« Crime contre l’humanité, peut-être, mais évoquer le génocide, c’est comme si toute la communauté Lendu avait décidé d’exterminer les Hemas. Ce qui n’est pas le cas », a confié un notable à Bunia.
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D’autres leaders Lendus ajoutent que la relative accalmie observée ces derniers mois ne serait pas possible s’ils n’étaient pas impliqués. Ils en veulent pour preuves les récentes redditions de quelques centaines de miliciens qui sont actuellement en précantonnement.
De leur côté, les notables Hemas disent attendre analyser froidement le rapport avant de se prononcer.
Néanmoins, certains se félicitent déjà de la tenue de ces enquêtes parce que, disent-ils, la situation était sous-évaluée par les dirigeants politiques. Ils souhaitent ainsi que la justice internationale se saisisse de ce dossier.
Pour sa part, le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa Saidi, insiste sur les causes profondes de ces crises. Il annonce la mise en place dans les prochains mois de l’observatoire pour la cohabitation et la paix, un institut scientifique qui planchera sur les causes profondes de ces tensions.