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Ankara donnerait la nationalité turque à ses mercenaires syriens en Libye

Plus de mille combattants syriens ont été envoyés par la Turquie en Libye pour combattre le maréchal Haftar. Plusieurs sources affirment qu’en échange de leur participation aux combats, ces mercenaires syriens auront la nationalité turque. Selon l’OSDH, près de 2 300 Syriens attendent leur tour pour aller combattre aux côtés des forces islamistes du gouvernement d’union nationale de Tripoli.

Certains doivent attendre pour obtenir leur nationalité turque, d’autres l’obtiennent d’emblée. C’est le cas des chefs de « l’armée syrienne libre » qui reçoivent leur sésame avant leur transfert en Libye. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, un homme s’exprimant en syrien sans apparaître à l’image montre sa carte d’identité turque fraîchement fournie. En fond, le logo de Ghaziantep apparaît, la ville où les autorités turques rassemblent les candidats au départ vers la Libye.

Selon plusieurs sources travaillant sur le dossier comme Elizabeth Tsurkov, chercheuse au Foreign Policy Research Institute, ainsi qu’Oussama Abderrahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et des acteurs de la société civile en Syrie, tous contactés par RFI, le sort des simples soldats est plus compliqué. Ils doivent combattre pendant 6 mois avant d’acquérir ce droit. S’ils meurent, leur famille percevra 30 000 dollars en guise de compensation.

Par ailleurs, l’OSDH, ainsi que des partis kurdes syriens, ont révélé que la Turquie a libéré des dizaines de prisonniers appartenant à l’organisation État islamique et à différents groupes jihadistes dans les zones sous son contrôle en Syrie, pour les envoyer à Tripoli.

L’OSDH estime à 1 260 le nombre de Syriens déjà transférés en Libye. Près de 2 300 attendent leur tour pour aller combattre aux côtés des forces islamistes du gouvernement d’union nationale.


L’UE veut agir rapidement

Les ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l’Union européenne étaient réunis ce vendredi à Bruxelles pour évoquer notamment la question libyenne. Il faut agir avant qu’il ne soit trop tard, affirme le chef de la diplomatie européenne.

Avec notre bureau de Bruxelles

La situation en Libye est préoccupante : pour le chef de la diplomatie européenne, plusieurs risques sont à prendre en compte.

« Ces risques sont en augmentation, dit Josep Borrell. Il y a d’abord le risque terroriste. On constate que de plus en plus de combattants arrivent de Syrie, mais aussi du Soudan. »

Deuxième risque  pour l’Union européenne selon le haut-représentant de la diplomatie, la migration : 700 000 migrants pourraient vouloir quitter la Libye : « Ils ne veulent pas tous venir en Europe. Mais selon la situation sur place, ils voudront partir ! »

Josep Borrell espère qu’un cessez-le-feu pourra en effet être appliqué. Dans ce cas, l’Union européenne aura un rôle à jouer : « Nous devrons superviser ce cessez-le-feu et contrôler l’embargo sur les armes. »

Aucune des démarches diplomatiques pour imposer un cessez-le-feu en Libye n’a pour l’instant eu le résultat attendu.

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