Des réactions se font entendre au Soudan après la visite du Premier ministre Abdallah Hamdok jeudi dans un bastion rebelle, l’État du Kordofan du Sud. C’était la première visite en 8 ans d’un membre du gouvernement dans cette zone de conflit. À cette occasion, le Premier ministre a assuré que son gouvernement de transition travaillait dur pour parvenir à la paix.
Cette visite survient alors que des pourparlers sont en cours depuis mi-octobre à Juba, au Soudan du Sud, entre ce nouveau gouvernement de Khartoum et plusieurs groupes rebelles qui ont combattu les forces du président déchu Omar el-Béchir au Darfour, et dans les États du Nil bleu et du Kordofan du Sud.
Pour Mohamed Zakaria, porte-parole de l’un de ces groupes armés, le JEM (Justice and equality movement) cette visite est un signe très positif. C’est la deuxième visite du Premier ministre dans une zone de conflit depuis son arrivée au pouvoir, il s’était déjà rendu au Darfour en novembre.
« Cette visite est historique, elle envoie un message extrêmement positif à la population, d’ailleurs la réaction a été extraordinaire. Pour les gens qui habitent ces zones de conflits, comme le Kordofan du Sud, ou le Darfour, l’image qu’ils ont du gouvernement est celle d’un meurtrier qui largue des bombes depuis des avions. Donc pour eux c’est incroyable qu‘un membre du gouvernement soit venu les voir, eux les victimes. C’est comme une reconnaissance, une demande de pardon, la preuve que le gouvernement est prêt à mettre fin à ce conflit. C’est également un message fort du Premier ministre disant nous sommes tous Soudanais et nous œuvrons tous pour mettre fin à ses souffrances. On espère que cette visite va permettre de faire avancer les négociations et ramener la paix au Darfour, au Kordofan du Sud et au Nil bleu. »