Depuis début décembre, la Senelec -Société nationale d’électricité- a augmenté ses tarifs, pour certaines catégories d’abonnés, notamment pour le développement de son réseau. Mais pour le collectif Nio Lank (« nous refusons »), cette hausse – qui peut aller jusqu’à 10% – est injustifiée, et due à une mauvaise gestion. Ce vendredi, ce sera la 3e manifestation organisée par le collectif citoyen, qui cherche à élargir le mouvement, et vient d’obtenir un soutien médiatisé : celui de l’ancien président et patron du PDS Abdoulaye Wade.
Sans rancune : c’est Fadel Barro qui est allé rencontrer Abdoulaye Wade au nom du collectif Nio Lank. L’ex-coordinateur du mouvement citoyen Y’en a Marre avait combattu l’ancien président en 2011-2012. Mais aujourd’hui, c’est la convergence des luttes.
Fadel Barro parle d’une rencontre « conviviale », l’ancien chef de l’État a été « courtois, et même taquin », dit-il. Abdoulaye Wade a assuré le collectif de son soutien « à titre personnel », souligne le porte-parole du PDS Mayoro Faye ; le parti prévoit de se réunir pour adopter une position formelle.
Abdoulaye Wade, mais aussi Khalifa Sall, Ousmane Sonko en passant par les centrales syndicales ou encore le collectif des boulangers du Sénégal…Nio Lank poursuit sa tournée tous azimuts.
Objectif : ratisser large, après des manifestations qui ont rassemblé plusieurs centaines de personnes à Dakar et Thiès. Des marches sont d’ailleurs prévues dans d’autres villes du pays ce vendredi.
Mais avec plus de membres, l’implication de responsables politiques, et déjà une quarantaine d’organisations formant le jeune collectif, le risque est aussi de voir apparaître des mots d’ordre hétéroclites. Pour l’heure, les objectifs sont clairs, assure-t-on à Nio Lank : revenir sur la hausse du prix de l’électricité et obtenir la libération des militants arrêtés lors des précédentes manifestations.