Rome s’efforce de retrouver un rôle de médiateur pour que la Libye sorte d’une situation hors de contrôle. Mais le président du Conseil Giuseppe Conte a fait un faux pas diplomatique. Mercredi, il a reçu le maréchal Haftar, au palais Chigi. Il devait rencontrer ensuite Fayez el-Sarraj, mais ce dernier est aussitôt reparti après avoir découvert la présence de son rival.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Pour le moment, la tentative du gouvernement italien de s’accréditer, aux yeux de la communauté internationale, comme un interlocuteur capable de dialoguer à la fois avec le président Fayez el-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar tombe à l’eau.
Le Premier ministre, Giuseppe Conte, a bien rencontré, et durant trois heures, l’homme fort de l’est de la Libye. Mais l’autre entretien en tête à tête, prévu avec le président libyen a été annulé, car Fayez el-Sarraj, jusqu’à présent explicitement soutenu par l’Italie, aurait été très irrité par la présence à Rome de son grand rival. Il n’aurait pas été informé de la présence du maréchal à Rome.
Résultat, aucune déclaration de Giuseppe Conte. La presse italienne rappelle simplement sa position : « Une solution politique en Libye est la seule voie possible » pour éviter un conflit toujours plus dangereux à une centaine de kilomètres des côtes siciliennes.