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Les États-Unis sanctionnent le premier vice-président sud-soudanais

Washington a décidé de punir le premier vice-président lui-même, Taban Deng Gai. Les Américains mettent la pression sur Juba alors que le processus de paix accumule les retards et que la formation d’un gouvernement d’union a été repoussée à fin février.

Le Trésor américain a décidé de geler les avoirs de Taban Deng Gai aux États-Unis. Il interdit aussi à tout ressortissant américain de faire des transactions avec lui. Jamais les Américains n’avaient frappé aussi haut. Après cinq officiels de rang subalterne puis deux ministres, en sanctionnant Taban Deng Gai ils touchent au sommet de l’État.

Le premier vice-président de 69 ans est très puissant. Ancien gouvernement de l’état pétrolier d’Unité, ex-ministre des Mines, il avait rejoint le rebelle Riek Machar au début de la guerre. Mais lorsque le conflit avait repris en 2016, Taban Deng Gai avait fait défection, rejoint le président Kiir et pris la place de Machar au poste de premier vice-président. Il dispose désormais de son propre mouvement armé et le camp de Riek Machar le considère comme un traître.

Selon le Trésor américain, Taban Deng Gai est coupable de sérieuses violations des droits de l’Homme. Il aurait notamment supervisé la disparition et la mort de l’avocat Samuel Dong Luak ainsi que de l’opposant Aggrey Idry.

Pour Washington, le premier vice-président souhaitait renforcer sa position, semer le trouble au sein de l’opposition jusqu’à empêcher le retour au pays de Riek Machar, qui doit normalement le remplacer à son poste.

Le camp de Taban Deng Gai rejette ses sanctions. Son porte-parole Agel Machar décrit une décision « malheureuse et non appropriée. Il a joué un rôle de pacificateur pour l’opposition armée et accepté de laisser son poste à Riek Machar » lorsqu’il rentrera, dit-il. Beaucoup se demandent maintenant si les Américains iront jusqu’à sanctionner le président Kiir lui-même.

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