La piraterie dans le monde reste stable depuis 2017 indique le Mica center. Créé il y a trois ans, ce centre d’expertise de la Marine nationale française mesure les menaces affectant la sûreté des espaces maritimes. Pour son premier bilan annuel sur la piraterie et le brigandage, le Mica center constate cependant une légère hausse du nombre d’attaques en 2019 dans le golfe de Guinée.
Il y a une semaine, à la toute fin du mois de décembre, des pirates sont montés à l’abordage du pétrolier MV Ambika, alors qu’il était amarré au large du delta du Niger. Deux marins russes et un marin indien, membres de l’équipage, ont été kidnappés, une équipe de sauvetage a dû être dépêchée pour leur porter secours, l’assaut s’est soldé par la mort de quatre membres de la marine nigériane.
Les incidents dans cette zone se produisent avec une relative régularité, note sobrement le rapport de sécurité. Pourtant les eaux au large du Nigeria sont parmi les plus dangereuses au monde. Les attaques de bateaux y sont fréquentes. Les pirates détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes et d’exiger des rançons contre la libération des équipages.
En 2019, plus de 80% des enlèvements d’équipages dans le monde se sont déroulés au large du golfe de Guinée. Une situation que ne cesse de s’aggraver révèle le Mica center. L’an dernier, 146 enlèvements y ont été décomptés, soit deux fois plus qu’il y a trois ans. La durée moyenne de détention s’allonge également, elle est désormais de 33 jours.