Dans son dernier rapport, le Syndicat des journalistes somaliens informe qu’en 2019 38 journalistes ont été arrêtés, sur le territoire, par les forces de sécurité, sans compter le Somaliland. Et que de nouvelles formes d’entraves à leur travail sont apparues.
Auparavant, les islamistes shebabs étaient accusés de tuer des professionnels de l’information somaliens. Ces assassinats sont désormais moins nombreux mais les journalistes du pays pointent une autre forme d’entrave à leur travail, à l’approche des élections à venir : législatives d’abord, puis présidentielle l’année prochaine.
Abdalle Ahmed Mumin, secrétaire général du SJS, s’inquiète de cette évolution. « L’une des raisons de cette situation, c’est que le gouvernement essaie de restreindre l’accès à l’information, nous explique t-il. Lors de certains événements, les journalistes ne peuvent pas travailler correctement en Somalie. C’est le cas par exemple quand il y a un attentat ou une attaque.
Des journalistes ont aussi fait état de difficultés à accéder à des services d’Etat, et notamment au Parlement. C’est une situation très inquiétante, d’autant plus que des élections sont prévues pour cette année et la suivante.
L’autre raison, c’est que les journalistes essaient de plus en plus d’obtenir des informations, à destination du public, sur des affaires de corruption présumée et de violations des droits humains.
Mais ceux qui ont un ton critique, ou qui essaient de révéler des cas comme ceux-là, sont empêchés de le faire. C’est pour cela que nous avons constaté une augmentation du nombre des arrestations de professionnels de l’information.
Et si vous regardez notre rapport, les journalistes qui ont été arrêtés cette année ont souvent été relâchés au bout de 24h environ -le maximum a été de 16 jours- et sans être poursuivis. »
► et sur le site de Reporters sans frontières