Les Comores voteront pour le premier tour des élections législatives le 19 janvier prochain. Les différents partis de la mouvance présidentielle sont largement représentés alors que l’opposition boycotte le scrutin. Les candidats indépendants font office d’outsiders mais à mi-parcours de cette campagne électorale, l’ambiance reste moins affirmée qu’à l‘accoutumée sur l’ensemble du territoire. Pas de chants en boucle dans les rues, pas de bataille de couleurs représentant les partis, ni même guère de meeting.
Pour se démarquer de la mouvance présidentielle, les indépendants ont misé sur une campagne de proximité, à l’instar d’Alloui Saïd Abbasse, candidat dans la circonscription qui jouxte la capitale au nord.
« Le champ politique national est fortement divisé. Il y a des dissensions internes tant au niveau du pouvoir que de ce que l’on a l’habitude de désigner par « opposition », dit-il. Les électrices et électeurs comoriens sont suffisamment mûrs. Ils en ont marre des effets de manche de tribuns, de grands meetings. Ils préfèrent les candidats qui vont vers eux dans leurs quartiers, dans leurs maisons, sur les places publiques, et qui engagent les échanges. »
Le porte-à-porte pour mieux convaincre déroute et suscite plutôt la défiance de la population. « Ça n’est pas la bonne tactique, dit un électeur, parce qu’on a l’habitude que ce qui montre que quelqu’un ose vraiment, c’est en public. C’est d’ailleurs ce qui prouve qu’il y a campagne ou qu’il y a des élections. Mais là, on a l’impression que c’est une mascarade. »
« Il n’y a pas d’ambiance. Il n’y pas de sensibilisation. Les gens ne savent pas qu’il y aura des élections. Il n’y a pas de candidat qui ne soit pas dans la mouvance parce que tous ces candidats roulent pour le gouvernement. Mais ils ne disent pas la vérité. Il n’y a pas d’élections, c’est juste des nominations », ajoute un autre homme.
Le premier tour des élections législatives aura lieu dans deux semaines.
► À lire aussi : La session parlementaire clôturée dans la colère