Le nouveau président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a entamé sa première tournée officielle par Dakar, Brazzaville et Abuja pour remercier ceux qui l’ont soutenu pendant sa couse pour le Palais Rose.
« Je n’ai pas beaucoup d’amis sur le continent, mais ceux que j’ai sont de très bons amis », aime à dire le président nouvellement élu de Guinée-Bissau.
Première étape à Dakar. Les relations entre le président sénégalais et celui qui l’appelle affectueusement « mon frère » datent de 1998. Umaro Sissoco Embalo, ayant fui la guerre civile dans son pays, a été accueilli pendant neuf ans par la famille de Macky Sall. « Je me sentais comme chez moi dans sa famille. Quand il a été élu président en 2009, il m’a dit je souhaiterai qu’un jour je sois aussi président chez moi. Dix ans après, j’ai été élu. Il est donc mon marabout », a expliqué Umaro Sissoco Embalo.
« Les relations entre le Sénégal et la Guinée-Bissau c’est d’abord l’amitié et la fraternité », a écrit sur son compte Twitter Umaro Sissoco Embalo.
Brazzaville a été la deuxième étape. Le président Embalo n’est pas en terrain inconnu chez son mentor politique. « Il me considère comme son propre fils, a-t-il déclaré. Et papa Sassou m’a toujours donné des conseils qui m’ont permis d’arriver là où je suis aujourd’hui ».
Aussitôt après sa descente d’avion samedi après-midi le président Umaro Sissoco Embalo a été conduit au palais du peuple par le directeur de cabinet du président congolais, un groupe des conseillers du président et son fils et député Denis Christel Sassou-Nguesso. Au terme d’un entretien d’environ une heure avec son homologue Denis Sassou-Nguesso, Sissoco Embalo a expliqué à la presse le mobile de sa visite.
« Tout le monde sait que je suis un fils adopté du président Sassou. C’est la moindre des choses que je vienne m’incliner devant mon père après mon élection pour prendre des bénédictions et surtout ses conseils », a déclaré le nouveau président Bissau-Guinéen.
Il a promis de travailler pour l’unité et le renforcement de la paix dans son pays marqué par des crises récurrentes. « J’ai pris l’engagement de faire un gouvernement d’unité nationale où tout le monde sera représenté. C’est comme ça qu’on peut développer un pays », a-t-il affirmé.
Au sujet de sa brouille avec le président guinéen Alpha Condé qui se serait opposé à son élection, il a assuré que cet incident était désormais clos. « Avec le président Alpha Condé nous sommes aujourd’hui des collègues. Je ne peux pas aujourd’hui parler de lui. Il y a eu des déclarations de campagne. Aujourd’hui c’est différent. Voilà ! Il n’y a pas d’ennemi permanent dans la vie », a-t-il fait savoir.
Dernière étape à Abuja
Sissoco Embalo a dîné dans la soirée à Brazzaville avant de rejoindre Abuja au Nigeria, siège de la Cédéao, où il doit achever sa tournée. La rencontre avec le président Buhari se fera d’ailleurs comme à Brazzaville, sans grand protocole. Muhammadu Buhari est un guide et ses conseils permettront au nouvel élu d’entrer sans encombre dans le cercle des chefs d’État de la région.
« Quand on est sur le dos d’un éléphant, la traversée du marigot se fait sans crainte », dit un vieil adage bissau-guinéen. Le nouveau président envisage également de rendre visite au président cap-verdien Jorge Carlos Fonseca, président en exercice de la communauté des pays d’expression portugaise, ceci avant son investiture le 15 février.