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Nouvelle loi antiterroriste en Ethiopie: plus de garanties pour les droits humains

En Ethiopie, le Parlement a voté, jeudi 2 janvier, une nouvelle loi anti-terroriste. Le nouveau texte remplace un document datant d’il y a dix ans, très critiqué par les défenseurs des Droits de l’homme qui accusaient l’ancien pouvoir de l’utiliser comme un outil de répression.

La loi marque un certain nombre de progrès salués par les défenseurs des Droits de l’homme.

Une avancée importante concerne le passage qui considérait comme terroriste, tout rassemblement perturbant les services publics, un extrait utilisé par l’ancien pouvoir pour casser la contestation. Désormais, si les perturbations ont été le fait d’une manifestation légale ou d’une grève, ce ne sera pas considéré comme un crime.

Dans la loi de 2009, plusieurs passages vagues punissaient les actes « encourageant le terrorisme » ou « d’intimidation pour commettre un acte terroriste ». Un flou que l’ancien régime avait utilisé pour bannir des partis politiques ou encore pour arrêter des journalistes et des opposants. Le terme plus précis d’« incitation » au terrorisme vient d’être introduit.

Autres exemples du côté progressiste de cette loi: les fouilles sans ordre officiel du chef de la police deviennent illégales ; un programme de protection des témoins est instauré ; les suspects doivent être présentés devant un juge moins de quarante-huit heures après leur arrestation ou encore les victimes d’abus des forces de l’ordre peuvent désormais recevoir jusqu’à 1 500 dollars de compensation.

Selon certains militants, le nouveau texte fait avancer la cause des droits de l’Homme mais il ne protège pas totalement contre des abus. Certains opposants craignent d’ailleurs que les fonctionnaires habitués à l’ancien régime utilisent quand même ce texte pour s’en prendre à des adversaires politiques.

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