À peine dévoilée, aussitôt critiquée, la liste du gouvernement de Habib Jemli, Premier ministre désigné par le parti Ennahda, déclenche beaucoup de débats en Tunisie. Beaucoup lui reprochent la fausse indépendance de ses ministres notamment, l’absence de réelles compétences ou encore le trop-plein de portefeuilles en période de crise économique, 28 ministres et 14 secrétaires d’État.
« Que sont-ils venus faire dans cette galère ? » « Un bras de fer à trois ? » « Un bébé mort-né ? » les questions en Une des journaux tunisiens sont sans équivoque, la liste gouvernementale proposée par Habib Jemli jeudi interroge.
Certains commentateurs affirment que le parti Ennahda aurait mis des proches dans certains ministères régaliens sous couvert d’indépendance, car non affiliés directement au parti.
Les ministères en question sont ceux de la Justice, la Défense et l’Intérieur, les trois octroyés à des magistrats ayant eu des postes dans différents ministères nahdaouis.
Autre interrogation, l’accord de fait plus ou moins passé entre Ennahda et le second parti à l’Assemblée au Cœur de la Tunisie, du candidat malheureux à la présidentielle, Nabil Karoui.
Farouches adversaires durant les dernières élections, les deux partis avaient finalement trouvé un accord pour élire le leader historique d’Ennahda à la tête du Parlement, Rached Ghannouchi assurant que ce compromis ne se répéterait pas.
Aujourd’hui, la nouvelle composition ministérielle révèle aussi des noms proches de ce parti et donc une possible alliance lors du vote de confiance à l’Assemblée qui doit se dérouler la semaine prochaine. Le parti Ennahda confie son vote au conseil de la Choura, son organe décisionnel, qui doit se réunir ce week-end.