En Algérie, il était devenu un symbole pour les contestataires du Hirak, le mouvement de contestation. Lakhdar Bouregaa est sorti de prison après six mois de détention provisoire.
Difficile, pour celui qui a vu des images des manifestations, en Algérie, de ne pas connaître le visage de Lakhdar Bouregaa. Depuis des mois, son portrait est de tous les cortèges, le vendredi. Il l’a notamment été le 1er novembre dernier, date anniversaire du début de la guerre d’indépendance du pays, contre la puissance coloniale française. Car Lakhdar Bouregaa est un ancien combattant de l’Armée de libération nationale, devenu une figure du mouvement de contestation qui agite l’Algérie depuis plus de dix mois.
Lakhdar Bouregaa avait été arrêté fin juin après avoir tenu des propos critiques envers l’ancien chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah. Il est accusé d’atteinte au moral de l’armée et d’outrage. Aujourd’hui âgé de 86 ans, Lakhdar Bouregaa a une santé fragile. Avant sa mise en liberté provisoire, il faisait des allers-retours réguliers entre la prison et l’hôpital.
Son âge, son état de santé, ses prises de position jugées courageuses, contre le pouvoir en place, lui valent un grand respect de la part d’une partie des Algériens, et notamment des sympathisants du Hirak. Il en est d’ailleurs un membre actif, puisqu’avant son arrestation, il participait régulièrement aux marches hebdomadaires. C’est donc libre que Lakhdar Bouregaa comparaîtra lors de son procès, le 12 mars prochain.