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Soudan: 2020 risque d’être semée d’embûches

Pour le Soudan, l’année 2019 aura été une année de changement. Après 30 ans de règne, le président Omar el-Béchir a été destitué par l’armée le 11 avril dernier. Une destitution intervenue après des mois de manifestations anti régime. Désormais le pays est dirigé par un gouvernement de transition, une transition qui doit durer 3 ans avant l’organisation d’élection présidentielle en 2022. D’ici là l’année 2020 risque d’être semée d’embûches.

Le travail est encore loin d’être terminé, soulignent les observateurs. Le Soudan doit encore se doter d’un Parlement. Sa formation était prévue dans les 3 mois qui ont suivi l’accord de partage du pouvoir signé en août dernier.

Mais les modalités de formation de ce Parlement n’ont toujours pas été définies. Et surtout, principal défi, les groupes armés des 3 zones de conflits – Darfour, Nil Bleu et Kordofan – exigent au préalable la signature d’un accord de paix.

Le conflit au Darfour dure depuis 15 ans. La population de cette région a été marginalisée sous le régime de Béchir. Et ces groupes armés veulent que leurs demandes soient prises en compte avant d’apporter leur soutien entier à cette transition.

Un cessez-le-feu permanent a déjà été décrété dans ces 3 zones. Des négociations entre ces groupes armés et le gouvernement ont débuté à Juba il y a quelques semaines.

Mais de l’avis de tous, il est urgent de trouver une issue à ces conflits sous peine de faire capoter tout le processus de transition.

Ça a pris un peu plus de 8 mois pour que les Soudanais réalisent enfin leur rêve, avoir un gouvernement civil. Pour moi, l’exploit le plus important cette année aura été la destitution de l’Omar el-Béchir le 11 avril. Ça été un tournant pour le pays, car son régime est responsable de nombreuses violations des droits de l’homme…

Ahmed Elzobier, chercheur pour l’organisation Amnesty International.
31-12-2019 – Par Alexandra Brangeon
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