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SÉCURITÉ

Attentat en Somalie: le pouvoir de nuisance des Shebabs reste intact

Le modus operandi de l’attaque -non revendiquée- de samedi matin à Mogadiscio, qui a fait au moins 79 morts, fait penser aux islamistes shebabs. Le groupe garde sa capacité de nuisance dans la zone face à une armée somalienne quelque peu impuissante alors que se préparent des élections générales.

Selon le chercheur Matt Bryde, directeur du groupe de réflexion Sahan Research, seuls les Shebabs ont la capacité de mener une attaque d’une telle ampleur – c’est la plus meurtrière en deux ans. Celle-ci met en évidence le pouvoir de nuisance toujours intact du groupe.

Un véhicule piégé a explosé en bordure de la ville, sur un carrefour fréquenté et occupé par un poste de sécurité. Une vingtaine d’étudiants qui se rendaient en bus à l’université ont notamment été tués dans cet attentat, encore non revendiqué, qui a fait au moins 79 morts. Il semble que le véhicule arrivait du sud-ouest, de la région de la région de Lower Shabelle, nous explique Matt Bryden. Une région où le gouvernement est en principe très actif et l’armée présente. Mais depuis un an, elle a fait très peu de progrès sur le terrain, poursuit Matt Bryden. « On peut dire qu’al-Shebab reste toujours présent dans la région, que le groupe garde toujours la capacité d’assembler des bombes de grande ampleur dans cette région. Il y a un manque de progrès militaire, un manque de renseignement du côté du gouvernement et ils ont fait très peu de progrès pour augmenter la sécurité à Mogadiscio et ses environs ».

Les prochaines élections augurent une période d’instabilité

Paradoxalement, « les plus grands déploiements des forces armées somaliennes, actuellement, ne sont pas contre les Shebabs ». Les forces armées somaliennes sont déployées dans les « régions centrales et du sud-ouest, où (elles) sont en train d’essayer d’imposer le contrôle du gouvernement sur les gouvernements régionaux des différentes provinces de la Somalie », selon Matt Bryden.

On dirait que la principale préoccupation du gouvernement somalien à l’heure actuelle n’est pas la lutte contre al-Shebab « mais contre les administrations qui sont censées être ses alliées dans cette guerre et dans la reconstruction du pays. On dirait que le gouvernement est préoccupé par la poursuite du pouvoir, plus que par la guerre contre al-Shebab», poursuit le chercheur.

Les élections parlementaires et présidentielle prévues dans quelques mois augurent d’une période « d’instabilité, d’intrigue politique, et c’est dans ces moments-là que les forces de sécurité sont les plus faibles et que les opportunités pour al-Shebab sont de plus en plus importantes », conclut Matt Bryden.

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