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RDC: 21 ans après le massacre de Makobola, les habitants réclament justice

Les cérémonies de commémoration du massacre de Makobola dans la province du Sud-Kivu débutent ce dimanche 29 décembre à Fizi. Il y a 21 ans, des populations civiles étaient sauvagement massacrées à Makobola le 30 décembre 1998.

A l’époque, la partie Est du pays était occupée par la rébellion du Rassemblement congolais pour la Démocratie (RCD). Vingt-et-un ans après, les habitants de Makobola réclament que justice soit faite. Héritier Ibuchwa s’est rendu là ou ses frères ont été enterrés, dans la fausse commune. Et il ne décolère pas.

« C’était le 30 décembre 1998 vers 10h lorsque le massacre a eu lieu ici chez nous à Makobola. Quand les RCD sont arrivés ils ont rassemblé les populations qui fuyaient la guerre et ils les ont fusillés. Il y a eu plus de 1 400 morts. Le bilan qu’on publie partout est de 702 morts mais nous, habitants de Makobola, nous savons que c’est plus de 1 400. Nous souhaitons que la justice s’occupe de ce massacre, car des personnes innocentes ont été tuées à Makobola comme des animaux ».

Selon les témoins, tout a commencé le jour de Noël le 25 décembre 1998, les Mai-Mai empêchent les rebelles du RCD d’accéder à une nouvelle position vers Makobola II. Les affrontements sont violents. Cinq jours plus tard, les rebelles reviennent, se vengent et tuent des civils du village, en majorité des femmes et des enfants enfermés et brûlés vifs dans leurs maisons.

« Je suis l’un des rescapés de ce massacre ignoble, témoigne Sadiki Onge Mbalamwezi, chef du village Makobola II. 14 membres de ma famille ont été tués, et d’autres de ma lignée des Bashimwenda. Moi je me suis caché ce jour-là, après avoir entendu les alertes lancées par les Mai-Mai. Je demande au gouvernement Tshisekedi de punir les commanditaires de ce massacre ! »

Ce dimanche et lundi, la mutualité des Babembe dénommée Emo ya Mbondo commémore ce massacre pour la première fois 21 ans après, en érigeant un monument à Makobola 2. Elle espère qu’avec l’avènement de l’alternance politique en RDC, l’actuel pouvoir pourra diligenter des enquêtes indépendantes et condamner les coupables.

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